Amis et ennemis par intérêt
Les dirigeants veulent faire croire que le pays a retrouvé une stabilité et que les citoyens vivent dans un climat d’apaisement et d’harmonie totale. Mais aujourd’hui, rien ne va plus même si c’est depuis que le président de la République n’était pas réellement prêt à diriger un pays. C’est pour cela que son entourage a facilement pris le dessus sur lui pour le manipuler selon leurs intérêts particuliers. C’est cet entourage qui le mènera sûrement à sa perte même s’il peut certainement faire un bon président respectueux du principe de redevabilité. Depuis plusieurs mois d’affilés, la fin du régime bleu martial a été longtemps et plusieurs fois annoncée mais cela fait maintenant plus de deux ans que les leaders de ce régime mènent la population en bateau, tout en dilapidant les richesses du pays. Les dirigeants deviennent riches de jour en jour tandis que la majorité devient de plus en plus pauvre. C’est le fonctionnement de base dans les pays pauvres et l’injustice est encore plus grave à Madagascar. Dans ce système de mauvaise gouvernance rongée par la corruption, les dirigeants font des envieux et des jaloux, composés principalement des politiciens se faisant passer pour des opposants. Ces derniers critiquent le régime ouvertement, sont prêts à tout pour renverser le régime mais compte tenu de leur statut officiel à l’Intérieur, ils veulent juste leur part du gâteau en promettant un changement concret à la population. Mais dans la pratique, ils sont même prêts à proposer de l’argent à quelques députés pour l’adoption d’une motion de censure ou de déchéance. Puisque les dirigeants et les pseudo-opposants fonctionnent avec des mallettes, il va de soi que la majorité à l’Assemblée nationale change comme souvent femme varie. Le monde de la politique est une simple histoire d’intérêt et c’est la même chose avec ce qu’on appelle communément la diplomatie. Les représentants des institutions et autres ambassadeurs ont beau critiquer le régime actuel à quelques occasions marquantes, mais leurs patrons financent les dirigeants actuels. Quand les Américains offrent une enveloppe dans le cadre de l’assainissement de la filière bois de rose, il ne faut pas croire que c’est seulement pour les beaux yeux du numéro un. Quand les Français font de même, il y a toujours des intérêts en jeu et la population est toujours perdante. C’est donc tout naturel s’ils soutiennent une personnalité plus qu’une autre. Cette nouvelle forme de la colonisation divise une nation, un peuple et même des amis. Ces derniers peuvent même devenir l’un des pires ennemis pour une question d’argent. Même si on ne parle pas toujours de billets, il s’agit de devenir riche avec le pouvoir quitte à devenir le simple pantin d’une autre nation. Depuis un certain temps, les principaux intéressés ont essayé de faire croire le contraire mais le fait est que le courant ne passe plus entre le président de la République et son Premier ministre. L’adjectif possessif « son » a toute son importance dans la mesure où le chef du gouvernement est le candidat personnel du numéro un qui lui a même offert une promotion après des années loin du service militaire. Au départ, on aurait cru que ces deux faisaient la paire puisque tous deux des rotariens mais leur amitié s’est vite transformée en rivalité. La situation actuelle en témoigne. Le président de la République et le Premier ministre servent tous deux les intérêts de quelques pays riches tout en essayant également de se remplir les poches mais l’autre veut prendre le dessus. Ces deux là ne se respectent même plus. Après avoir fait attendre l’équipe de la présidence pendant plus d’une demi-heure à l’aéroport de vol pour Maurice, le chef du gouvernement a boudé la place d’honneur lors d’une cérémonie dans le cadre de la réconciliation dans le sud-est. Sur la photo, les deux larrons s’évitent du regard et le Premier ministre a l’air de regretter que ce n’était pas prévu dans ses plans. « Il va me payer cet affront ! » marmonnait certainement le président de la République lors de cette cérémonie officielle confirmant encore plus les hostilités entre ces deux ennemis par intérêts.
Laza Marovola