Le ministre de l’énergie, Horace Gatien a gratifié la presse d’une petite leçon d’énergie et de politique avant de justifier la situation actuelle dans la Capitale. A titre de rappel, le délestage est une coupure volontaire du courant pour diverses raisons de gestion de ressources non-renouvelables mais également d’intérêt. Ainsi, depuis quelques années, les dirigeants optent pour le délestage à cause du manque de gasoil devant faire fonctionner la majorité des groupes de la compagnie nationale d’eau et d’électricité. Mais en plus de cela, on a sans cesse rapporté les vétustés des infrastructures et le mauvais état de plusieurs machines. Il fut un temps où les responsables étatiques soupçonnaient les employés de sabotage au sein de la compagnie. Mais ces temps sont révolus, selon Horace Gatien, qui ne constate plus de délestage sur le réseau interconnecté d’Antananarivo, mais que de simples coupures habituelles et relativement courtes. Ces dernières seraient dues à l’ancienneté du réseau de distribution mais également à l’incapacité des transformateurs à satisfaire les besoins de tous les clients, notamment durant les heures de pointes. Quoi qu’il en soit, on parle toujours de coupure dans les deux cas et les petits jeux de mots du ministre de l’énergie ont pour objectif d’apaiser la colère de la population.

Une autre réalité

Aujourd’hui, certains quartiers sont encore privés d’électricité pendant plusieurs heures d’affilées, preuve que les coupures habituelles et courtes du ministre Horace Gatien n’ont pas été constatées sur le terrain. Dans le cas contraire, ce dernier devrait contacter la presse pour spécifier et apporter plus de précisions sur la durée d’une simple coupure de courant. Quand le ministre sourit et dit qu’il n’y a plus de délestage sur le réseau interconnecté d’Antananarivo, c’est peut-être vrai mais le fait est que Madagascar ne se résume pas à la Capitale. Aujourd’hui, sur le reste du territoire, on parle toujours de délestage pour la simple raison que les dirigeants décident ainsi à cause des difficultés de gestion de la compagnie nationale d’électricité. La semaine dernière, on a appris que le dossier concernant la Jirama est suivi de très près par le Fonds Monétaire International pour la simple raison que des réformes importantes doivent être encore réalisées pour résoudre tous les problèmes. Ainsi, délestage ou simples coupures, le ministre Horace Gatien semble être dans une autre réalité.

Laza Marovola