Insécurité – La vindicte populaire se généralise
Attaque de Tribunal à Maroantsetra, saccage de poste de la gendarmerie de Vangaindrano, et menace d’assaut contre une caserne à Nosy Varika. La vindicte populaire s’amplifie et les représentants de la loi se plient aux exigences des manifestants en fureur.
Il devient de plus en plus difficile de faire respecter la loi à Madagascar, à cause d’un phénomène de révolte de masse qui se manifeste par la vindicte populaire. Mais il faut dire que la population n’a aucunement confiance. Certaines foules ont même le culot de s’attaquer aux représentants de la loi, notamment la gendarmerie et le tribunal. Après l’incident de Maroantsetra, où une population déchainée a mis à sac le bureau du tribunal, pour ensuite continuer son agressivité vers la prison locale, deux autres faits similaires se sont produits à Vangaindrano et à Nosy Varika.
A Vangaindrano, les éléments de la gendarmerie a pris la décision de relâcher un suspect arrêté pour meurtre afin d’éviter la vindicte populaire. Le cas échéant, la population en furie, et qui a perdu toute sa raison aurait détruit le poste de la gendarmerie, et les éléments des forces de l’ordre ont dû prendre la fuite avec leurs familles. Fait presque similaire à Nosy Varika où la gendarmerie aurait été obligée de livrer au fokonolona deux présumés violeurs et meurtriers d’une jeune femme de la localité. Les deux présumés ont subi la vindicte publique.
Présumé coupable
Ces trois cas démontrent la fragilité de la confiance mutuelle entre la population et les autorités puisque les malgaches n’accordent plus que peu d’importance à la procédure légale pour sanctionner les criminels. C’est une forme de révolte populaire qui nécessite l’attention des responsables concernés puisque cela risque de se généraliser, s’il n’y pas de mesure adéquate prise dans le plus bref délai.
Pour le moment, les responsables concernés du maintien de la sécurité et du respect de la loi ne trouvent pas encore une solution fiable pour stopper ce phénomène de mouvement populaire qui consiste à arracher un présumé coupable entre les mains de la justice ou des forces de l’ordre. Certains de ces derniers ne font qu’accuser la presse d’être une des causes indirectes du développement des vindictes populaires. Ils oublient que ce ne sont pas les journalistes qui ont assassiné des innocents ni soulevé la population pour attaquer des casernes ou un palais de la justice. Les médias ne font que diffuser les informations réelles pour une population qui a le droit de savoir ce qui se passe dans le pays.
Dom