La commémoration du 69è anniversaire de l’évènement 29 mars 1947 ne connaitra pas aucune particularité majeure pour cette année. En effet, le programme officiel de la cérémonie  n’est autre que la photocopie des précédentes éditions : un culte œcuménique au cathédrale FJKM Analakely, des dépôts de gerbes devant la stèle d’Ambohijatovo et au Mausolée, ainsi qu’un festin avec les anciens combattants nationalistes au cercle messe Betongolo, précédé de la remise de médailles aux rescapés de la tuerie. Cette maigre célébration fait rappeler aux nationalistes que le régime actuel n’accorde que peu d’importance à l’anniversaire historique du soulèvement populaire contre les colons en 1947. La priorité des priorités de l’Etat malgache se focalise actuellement dans l’organisation du sommet de la francophonie : un événement presque international pour honorer la langue française. Les partis et groupements nationalistes ont prévu de tenir une grande manifestation pour rappeler au monde entier que Madagascar n’est pas encore réellement indépendant, mais les dirigeants étatiques ont déjà pris toutes les précautions nécessaires afin d’empêcher que le peuple s’exprime dans les rues. Toute manifestation politique en plein air dans la capitale nécessite une autorisation impossible à obtenir auprès de la préfecture de la police de la ville d’Antananarivo. Le régime craindrait peut-être que la population aille se soulever pour réclamer la restitution des îles éparses. Un calme apparent dans la ville devient un critère indispensable pour les tenants du pouvoir afin de démontrer à ses partenaires techniques et financiers que le pays vit dans une stabilité politique sans faute.

Dom