Grand Sud – Epidémie de paludisme et de tuberculose !
A part l’insécurité permanente qui a fait vider ses régions, mais aussi la famine et la malnutrition qui frappent les enfants, voilà que d’autres maladies viennent s’attaquer à une population déjà bien fragilisée. Le ministère de la Santé publique, trop occupé avec sa campagne de vaccin anti-poliomyélite, qui n’a toujours pas fait l’unanimité au sein des écoles confessionnelles et des parents d’élèves, n’a rien vu venir. Et pourtant, on dit que gouverner c’est prévoir !
Le Grand Sud de Madagascar porte un très lourd fardeau. Il n’y a pas si longtemps, à peine quelques mois, que des nouvelles plus qu’alarmantes nous proviennent des régions de l’Androy, de l’Anôsy et de l’Atsimo Andrefana : des militaires et gendarmes venus contrer le phénomène « dahalo » sont devenus des … exécuteurs et l’opération « fahalemana » a tourné au massacre de la population. Pire, le poste de commandement basé à Ankazoabo Atsimo a dû être démonté vite fait puisqu’ une exécution sommaire a tourné à l’émeute, et ce, suite à une histoire de c… !
Pour une fois, le chef de l’Etat-Major général de l’Armée Malagasy (Cemgam) a reconnu l’échec de l’opération, selon un quotidien de la place datant du 31 août 2015. Mais pas plus tard que ce mois, une nouvelle entité, la brigade spéciale anti-dahalo, a été envoyée dans ces bleds perdus du Sud et elle est composée, selon les termes du communiqué officiel, de l’élite de la gendarmerie nationale. Jusqu’ici, on n’a pas eu écho de ses faits d’armes mais la plupart des citoyens ne croient plus à ce genre de sornettes pour la simple raison que cette institution figure parmi les plus corrompues du pays, selon les données d’une Ong internationale.
Et ces dernières semaines, le Grand Sud de Madagascar est revenu à la « Une » des quotidiens de la Capitale et des réseaux sociaux et ce n’était toujours pas en bien. Des milliers d’enfants ont souffert, et ce, de manière sérieuse, de la famine et de la malnutrition. Des images venues des districts d’Ambovombe et de Tsihombe, lors de la visite de soutien de l’ancien président de la transition, ont vite fait le tour du web mais aussi des chaînes de télévision de la Capitale.
Maladies contagieuses
Et la concertation nationale pour le Sud organisée par le régime atteste la gravité de la situation de « kere » vécue par la population de ces régions. Si la mobilisation gouvernementale a accouché de 21 résolutions, des aides d’urgence ont dû être dépêchées sur les lieux dont 500 tonnes de riz et entre autres, des milliers de litres d’eau potable.
Mais la situation n’est pas prête de se calmer pour cette population puisque les informations obtenues parlent actuellement de l’existence de plusieurs maladies qui font des ravages. Il s’agit entre autre de l’épidémie de paludisme qui tue des enfants et elle est constatée, dans la commune rurale de Besely, district de Betioky Atsimo de la Région Atsimo Andrefana. Il faut savoir que l’hôpital le plus proche se trouve à une trentaine de kilomètres de cette localité et la malnutrition aidant, peu d’enfants résistent, selon le maire de cette commune. Et quand on sait que le paludisme peut se propager très vite, notamment en saison sèche c’est le cas actuellement. A Ejeda, une autre commune rurale du district d’Ampanihy Andrefana, mais toujours dans la Région de l’Atsimo Andrefana, l’épidémie de tuberculose gagne du terrain. On sait aussi que cette maladie est très contagieuse et sa propagation vers d’autres régions du Sud est à craindre. Bizarrement, la réaction du ministère de la Santé publique n’est pas aussi prompte que lorsque cette dernière institution a été critiqué par son énième campagne de vaccination anti-poliomyélite. Pire même, les observateurs ont plutôt remarqué que ce département ministériel ne semble pas concerné par ces problèmes. Sûrement parce que c’est un imprévu !
Ariane Valéry