Arland Ramilison veut tout et après sa plainte contre 3 journalistes du groupe Matv – le procès est reporté pour le 15 avril prochain-, cet opérateur réclame leur source d’information. Ce dernier semble ou feint d’oublier que selon la loi, les journalistes ont tout à fait le droit de ne pas la divulguer !

Effectivement, « la protection des sources d’information des journalistes, appelée aussi « secret professionnel », est la base de la déontologie du journalisme et de la liberté de la presse, avec la vérification des faits. Elle permet aux journalistes la vérification des faits, auprès de personnes qui acceptent de leur parler bénévolement à condition que leur identité ne soit pas divulguée ». Et dans ce cas, la déontologie « donne aux journalistes professionnels le devoir de prendre toutes les précautions pour que leurs sources ne puissent être identifiées contre leur gré, afin de protéger la liberté de parole de ces sources d’information. Ils doivent respecter strictement l’anonymat demandé, quitte à subir des tracasseries de la part de ceux qui souhaiteraient y mettre fin ». La loi malgache le stipule aussi et selon la Constitution de la quatrième République, dans son article 10, les libertés d’opinion et d’expression, de communication, de presse, d’association, de réunion, de circulation, de conscience et de religion sont garanties à tous. En somme, c’est le fondement même de la déontologie du journalisme et de la liberté de la presse qu’Arland Ramilison veut abattre d’autant que l’opérateur se trouvait – évidemment puisqu’il s’agit de ses enfants – au milieu du drame, et par conséquent, il devrait savoir le cercle de provenance des informations concernant cette affaire.

Matériel sophistiqué

Pour rappel, cette affaire de kidnapping s’est déroulée à Toamasina, entre le 23 novembre 2015 et le 11 janvier 2016, et à partir de la première date citée supra, cette ville a été quadrillée par les forces de l’ordre. Des techniques d’enquête, des systèmes d’écoute sophistiqués ainsi que du matériel de haute technologie auraient sûrement été utilisés. D’ailleurs, chaque centimètre carré de Toamasina était surveillé de près et les chefs de fokontany ont même été menacés et réquisitionnés pour le besoin de l’enquête. Par conséquent, si l’opérateur estime qu’il y avait fuite d’informations « classées », il devrait plutôt regarder autour de lui et mener sa propre investigation. De toute façon, beaucoup ont compris que la plainte déposée contre les 3 journalistes du groupe  Matv est uniquement motivée par cette obsession de tout connaître. On ne peut lui en vouloir pour ça, d’autant que lui et sa famille ont perdu un membre cher mais la presse ne doit pas être utilisée à des fins personnels et encore moins, pour assouvir une vengeance. Arnaud Ramilison semble aussi oublier que la presse fait partie des entités qui l’ont soutenu puisqu’elle a interpellé plusieurs fois les forces de l’ordre et ceux qui ont dirigé l’affaire.

J.L.R