Restauration forestière – Un faux débat pour la recherche du financement
L’Etat malgache par le biais du ministère de l’Environnement projette d’organiser pour bientôt une conférence avec les partenaires techniques et financiers afin de trouver l’enveloppe nécessaire pour la restauration forestière à Madagascar. Le pays a besoin de 250 millions de dollars pour un projet de reboisement, de l’agroforesterie et de l’entretien des forêts restantes, et ce, afin d’éviter de transformer tout le pays en désert d’ici 2030. Le premier réflexe du gouvernement est donc de faire appel aux bailleurs de fonds alors que Madagascar a des ressources transformables en argent liquide pour financer ce projet. Les stocks de bois de roses déjà recensés ainsi que ceux confisqués à l’ïle Maurice, à Singapour, à Zanzibar et en Chine, suffiront largement. Pourtant, l’actuel régime ne peut pas suivre la voie légale à cause de l’interdiction de vente de bois de rose infligée par la Convention internationale sur le commerce des espèces sauvages (Cites). Cette dernière n’a jamais accordé sa confiance au régime Rajaonarimampianina qui n’a pas su réaliser les conditions requises pour la protection et la conservation de la biodiversité contre les trafics illicites. L’alliance Voahary Gasy, qui regroupe les associations écologistes malgaches, dénonce régulièrement que l’exportation illicite de bois précieux n’a jamais cessé d’exister malgré les déclarations répétitives du premier ministre et du ministre de l’Environnement qui soutiennent que des efforts ont déjà été réalisés. Si les dirigeants sont capables de démontrer son efficacité dans l’exploitation rationnelle et objective des richesses naturelles, la conférence des bailleurs en vue de récolter le financement nécessaire pour la reforestation à Madagascar n’aura aucune raison d’être organisée.
Dominique Val