Changement du Premier ministre – L’article 54 n’est plus un obstacle
Si le limogeage ou la démission forcée du général de brigade aérienne prend autant de temps, c’est certainement parce que la nomination de son remplaçant n’est pas aussi facile à dire qu’à faire. Depuis la première nomination du Docteur Kolo Roger, le respect de la Constitution a toujours fait défaut et certains députés, notamment du Mapar, n’ont eu de cesse de le rappeler. Avec d’autres députés contre le régime actuel, les députés élus sous la bannière orange ont créé l’Alliance Républicaine de Madagascar pour une soi-disant opposition plus forte. Mais lorsque le projet de loi sur la Ceni est adopté sans problèmes et sans la présence des députés de l’Armada, on pourrait penser que ces derniers sont également contrôlés par les hommes de main de Rajaonarimampianina. La Constitution stipule clairement que le Président de la République nomme le Premier Ministre, présenté par le parti ou le groupe majoritaire à l’Assemblée Nationale. C’est la source même du problème mais cette fois, on peut croire que certains députés ne feront plus de problèmes. Pourquoi ? Leurs salaires, avantages, accessoires et indemnités ont été nettement revus à la hausse en plus d’un crédit de 3,6 milliards d’ariary transféré à l’Assemblée nationale dont l’utilisation exacte n’est pas vraiment claire. Le Palais de Tsimbazaza est sous le contrôle du régime en place et cette option pourrait maintenant accélérer le remplacement de Jean Ravelonarivo.
Dans un proche immédiat
Le général de brigade aérienne Jean Ravelonarivo a été nommé Premier ministre, chef du gouvernement par le décret présidentiel 2015-021 rendu public dans la soirée du 14 janvier 2015, au Palais d’Etat d’Iavoloha par le Secrétaire général de la Présidence. Cela ne fait donc seulement que 441 jours qu’il est en fonction mais le retard et/ou l’absence de résultats concrets ont rapidement mis la question du remaniement sur le tapis dès la seconde moitié de l’année dernière. Ces derniers temps, certains quotidiens de la place n’hésitent plus à mettre en avant des soi-disant « premiers ministrables » pour accentuer la pression sur le président de la République. Pour beaucoup de journalistes et d’observateurs, la question relative au changement de Jean Ravelonarivo est en train de trop trainer dans le temps, égratignant encore plus l’image de Hery Rajaonarimampianina. Mais ce dernier n’a plus réellement le choix s’il ne souhaite pas se faire éjecter par son Premier ministre, déjà coupable de quelques affronts et même soupçonné du pire. Après le weekend pascal, le bon moment serait donc enfin arrivé pour diriger le pays avec plus de sérieux et d’efficacité.
Laza Marovola