A Moramanga – Le chef de l’Etat se doute sur la liberté à Madagascar
« Est-ce que nous sommes libres ? ….je vous pose la question ! » L’intonation du président Hery Rajaonarimampianina sous-entend qu’il attend le « Non » comme réponse. Hier, à Moramanga pendant son discours lors de la cérémonie de commémoration officielle du massacre des combattants nationalistes par les colons français le 29 mars 1947, le chef de l’Etat a martelé que la lutte ne cessera jamais s’il y a encore la corruption, des morts à cause du non accès aux soins médicaux…. En résumé, il a assumé indirectement que le pays reste encore dans la pauvreté.
Les messages de Hery Rajaonarimampianina emmènent la population à penser que le régime doute de l’existence de l’indépendance réelle et de la liberté de Madagascar. Une supposition qui s’avère réaliste puisque le pays n’a même pas le droit de transformer sa richesse naturelle en source de financement pour réaliser les projets de développement. Après deux années d’effectivité, le régime HVM n’arrive pas encore à s’imposer au sein de la communauté internationale pour pouvoir lancer un appel d’offres sur la vente de stocks de bois de rose saisis dont la valeur réelle pourra atteindre des centaines de milliards d’ariary. Même cas dans le cadre des coopérations bilatérales et multilatérales. Les partenaires techniques et financiers imposent des tas de conditions quasi-impossibles à réaliser pour débloquer une infime partie des financements nécessaires pour la réalisation de la politique nationale de développement. Ces deux cas précisent que Madagascar n’est pas encore indépendant face aux caprices égoïstes des bailleurs de fonds.
En ce qui concerne la liberté proprement dite, la population malgache ne bénéfice pas encore le droit de s’exprimer puisque toutes manifestations publiques qui visent à dénoncer les maux du pays sont interdites. L’Etat, par le biais du ministère de l’Intérieur, a l’habitude de renouveler un arrêté d’interdiction de toutes manifestations afin de museler la population. « Est-ce que nous sommes libres ? ….je vous pose la question ! » La réponse des malgaches est « Non M. le président. Nous ne sommes pas libres, ni indépendants tant que le pays reste le 5è plus pauvre, 6è plus sale, et 9è plus malheureux du monde ! »
Dominique Val