Ces deux dernières années, le colonel promu au grade de général de brigade Florens Rakotomahanina a servi et protégé les hommes au pouvoir en s’attaquant gratuitement et en terrorisant la population. Lors de la commémoration du 29 mars 1947, cet homme d’action n’a pas failli à ce … « devoir » en ordonnant à ses soldats d’envoyer les bombes lacrymogènes sur une foule menée par son frère d’arme, devenu vraisemblablement son adversaire. Il s’agit de l’homme de main de la période de Transition, le colonel Lylison René de Roland, récemment, élu Sénateur de Madagascar. Lors de cette commémoration, ce dernier aurait été la cible principale des tirs des forces du général Florens Rakotomahanina. Rien n’a été officiellement déclaré mais la guerre froide avait éclaté. Si le salut militaire était de rigueur lors de la journée de la Gendarmerie Nationale, la hache de guerre n’est pas enterrée si on comprend ce qu’a voulu dire le Sénateur. Par ailleurs, il a totalement nié l’existence d’une soi-disant rencontre tripartite au Sénat avec le président de cette institution, une réunion relative justement à cette situation et dont le but de trouver une entente. Le colonel Lylison qualifie ces allégations comme des tentatives afin de décourager ses partisans et ses compagnons. De son côté, le général Florens Rakotomahanina n’a émis aucune réaction et attendrait sûrement le moment pour montrer, une fois de plus, son savoir-faire.

En conflit avec l’Etat

Depuis qu’il a été élu Sénateur de Madagascar, le colonel Lylison René de Roland n’a pas mâché ses mots envers les méthodes de gouvernance appliquées par les dirigeants actuels mais également concernant les abus perpétrés par certains leaders du parti d’Etat, le Hvm. Son altercation avec le général Florens Rakotomahanina était une occasion de plus pour s’attaquer au régime entier. Cette logique est implacable. Dans la hiérarchie militaire, le Chef Suprême des Forces Armées et le chef de l’administration publique sont les supérieurs du Général Florens, au dessus du colonel Lylison. Si les trois premiers possèdent la même vision des choses, ce dernier y est totalement opposé et a accepté de passer pour un rebelle. Cette bataille ressemble à celle de David contre Goliath mais dans un conflit avec l’Etat, il ne faut pas négliger l’effet de la popularité et surtout, le facteur population. Le 29 mars dernier, le sénateur Lylison René a été suivi par plusieurs dizaines de citoyens et c’est ce qui a obligé le général Florens Rakotomahanina à utiliser des bombes lacrymogènes. Le général ne devait plus donc permettre au colonel d’avoir l’occasion de s’en prendre indirectement ou directement au Chef Suprême des Forces Armées.

Laza Marovola