Il y a quelques semaines, c’était le tollé général, et d’où l’intervention du ministre du Tourisme. Bizarrement, l’annonce pour la vente de Nosy Valiha –  à 15 millions d’euros – a disparu depuis quelques jours, ce qui rend encore cette affaire plus suspecte que jamais.

« Nosy Valiha est une île privée de 385 hectares au nord de Madagascar. Un véritable petit paradis avec bananiers, tamarins, plages de sable blanc ou noir, mangroves, spots de plongée et même une magnifique chute d’eau. Bref, idéal pour des investisseurs désireux d’y développer un tourisme haut de gamme. Prix : 3,26 millions d’euros. » Cette annonce est parue en 2012 et en 2013, le prix est passé à 4 millions d’euros. Plus récemment, dans la dernière semaine du mois de mars dernier, la même Nosy Valiha de l’archipel des Radama était à vendre pour 15 millions d’euros, selon le site de Vladi Private Islands. Cette histoire a créé une énorme polémique que le ministre du Tourisme Ulrich Andriatiana était obligé d’intervenir ce weekend. « L’Etat malgache ne vend pas d’îles », a martelé le ministre avec beaucoup de conviction. Comme la vente d’île privée est interdite par la loi à Madagascar, les transactions se font sous forme de bail emphytéotique et le ministre n’a pas oublié de le rappeler. Plusieurs internautes ont exprimé leur surprise et surtout leur mécontentement lorsque cette annonce a été dénichée et risque encore d’alimenter les discussions. L’annonce n’est plus en ligne.

Le ministre poussé dehors 

En 2012, une annonce mentionnait que l’achat ou la vente privée à Madagascar n’étant pas autorisée, l’île Valiha est proposée en « Leasehold » et dispose d’un bail emphytéotique de 30 ans renouvelables. En mars 2016, une agence explique simplement que Nosy Valiha a été utilisée comme un paradis exclusif pour une famille durant les 20 dernières années. Toute cette situation n’est pas claire et si le ministre du Tourisme affirme que l’Etat ne vend pas d’îles, c’est parce qu’il n’en serait pas ou plus propriétaire. Lorsqu’on parle de bail, il s’agit là d’un contrat de location à très long terme et donc légalement pas d’une vente. Cependant, cela n’a pas empêché certains de mettre exclusivement Nosy Valiha « A vendre » contrairement à Nosy Saba, Tsara Komba et Tsarabanjina qui sont clairement proposées en location sur le même site Vladi Private Islands. Hier, l’annonce sur Nosy Valiha a été introuvable sur ce site, disparition qui rend cette affaire encore plus suspecte. Le ministre Ulrich Andriatiana a été donné à l’opinion publique pour défendre l’indéfendable. Les frasques et complots de ce dernier auraient donc raison sur lui à l’approche d’un remaniement imminent. En l’espace de quelques semaines, il rejoint le ministre Anthelme Ramparany dans la liste des personnes possible d’être écartées.

J.L.R – Laza Marovola