Des crapauds toxiques asiatiques appelés Radaka boka (Duttaphrynus melanostictus), se répandent rapidement dans l’Est de l’île, menaçant la survie de ses espèces rares et endémiques, d’après les scientifiques. « Un certain nombre de facteurs pointent le projet  Ambatovy comme le responsable de l’introduction de cette espèce à Madagascar , affirment les experts dans mongabay.
« Les informations que nous avons recueillies soupçonnent le projet d’Ambatovy d’être le responsable de l’introduction de l’espèce envahissante, le crapaud asiatique, à Madagascar. Malgré  cela, Ambatovy n’a montré aucun effort réel pour résoudre le problème », disent les scientifiques. « La faune unique de Madagascar pourra cependant avoir de sérieux ennuis », rajoutent-ils.
Un crapaud toxique envahissante, appelé le crapaud asiatique (Duttaphynus melanostictus), se répand rapidement à travers le pays insulaire, menaçant la survie de ses espèces rares et endémiques, disent les scientifiques. Actuellement, ces derniers estiment qu’il y a environ 4 millions de crapauds sur l’île. Selon un rapport récent, la raffinerie de nickel Ambatovy, située à proximité de la ville de Tamatave, est très probablement responsable de l’introduction des crapauds à Madagascar.
«Nous sommes extrêmement préoccupés par la situation », déclare James Lewis, directeur des opérations chez Amphibian Survival Alliance (ASA), à Mongabay. « Les e-mails internes du personnel d’Ambatovy semblent indiquer qu’ils étaient au courant de l’accroissement du  nombre de ces crapauds au cours des trois dernières années et reconnaître que le projet peut  très bien avoir joué un rôle dans l’introduction de cette espèce. »
Sur la base des observations locales et l’étendue actuelle de l’invasion, les experts considèrent que les crapauds sont arrivés à Madagascar entre 2005 et 2010.
Depuis lors, ces crapauds se sont propagés à une superficie de plus de 100 kilomètres carrés au sud et à l’ouest de la ville de Tamatave. En fait, selon les experts, les crapauds se trouvent à environ deux kilomètres du canal des Pangalanes – qui  les a probablement aidés à se propager beaucoup plus rapidement à dans d’autres régions de Madagascar, décimant les populations fauniques.

Facteurs impliquant le projet 

Un certain nombre de facteurs impliquent la mine Ambatovy comme le coupable probable de l’introduction des ces crapauds.  Tout d’abord, la zone centrale de l’incursion est une région au sud de la ville de Tamatave qui a peu d’activité économique d’après les explications de  Christopher Raxworthy du Musée américain d’histoire naturelle, et un co-auteur du rapport. « Seule Ambatovy était présente dans cette zone », rajoute-t-il avant de continuer, « cette localité est très probablement le site d’introduction initiale des crapauds. »
En fait, l’usine de traitement Ambatovy a commencé les grandes constructions  en 2007. Les travaux ont été  soutenus par une entreprise de construction basée en Thaïlande appelé Sriracha Construction Public Company Limited. Les experts avancent que Shiracha a expédié des quantités considérables de matériels, de fournitures à Madagascar pendant la construction de l’usine. Ce qui aurait pu accidentellement introduire les crapauds.
Les scientifiques ont également constaté, en novembre 2014,  que la zone d’invasion ne comprenait pas le port d’expédition de Tamatave. « Ainsi, le port lui-même n’a pas été la source de l’invasion », affirme Raxworthy. « Bien que l’invasion future de la zone portuaire par les crapauds puisse conduire à leur expansion rapide ailleurs qu’à Madagascar », poursuit-il.
Les dossiers de livraison semblent confirmer le rôle d’Ambatovy dans la propagation des crapauds. Une source indépendante, qui a parlé sous couvert d’anonymat, a déclaré que « après avoir examiné les documents d’expédition en provenance d’Asie du sud-est, il a été vérifié que seuls les navires pour le projet Ambatovy proviennent de l’Asie du Sud pendant cette période. »
Les scientifiques ont également trouvé un indice sur l’emplacement de la source des crapauds dans leur ADN. L’analyse génétique indique que les crapauds toxiques asiatiques à Madagascar proviennent de la même population qu’en Asie du Sud, plus probablement de la Thaïlande, du Cambodge ou du Vietnam. Cela suggère fortement une introduction en provenance de cette région géographique, écrivent les auteurs du rapport.
« Dans l’ensemble, ces données suggèrent que les crapauds ont probablement été accidentellement expédiés d’Asie du Sud à une zone située au sud de la ville de Tamatave, entre 2005-2010», a déclaré Raxworthy. « Cela coïncide dans l’espace et dans le temps de la  grande phase de construction de l’usine de traitement de la mine Ambatovy. L’usine a une liaison ferroviaire directe et des liaisons routières vers le port de Tamatave où d’importants matériaux  ont été importés (principalement dans le transport maritime des conteneurs) pendant les phases de construction et d’exploitation de l’usine à partir de 2007 », rajoute Raxworthy.
Les communautés locales croient  aussi que les crapauds sont arrivés avec les installations d’  extraction de nickel  et leurs traitements dans la région.
Mongabay a contacté Sherritt International, copropriétaires de la mine d’Ambotavy mais Sherritt n’a pas encore répondu.
La compagnie a  cependant annoncé  à la BBC  qu’elle travaille pour soutenir les efforts visant à éradiquer les crapauds. Et celle-ci n’a pas reconnu avoir introduit accidentellement ces crapauds à Madagascar.

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