Présidence de la chambre haute – L’indépendance remise en question
Comme à chaque fois que le Président de la République nomme une personne à la tête d’une institution, la question relative à la recevabilité est toujours posée, tôt ou tard. Aujourd’hui pour le palais de verre d’Anosy, c’est un peu différent dans la mesure où le président de la Chambre Haute a été élu par les autres sénateurs de Madagascar. Quoi qu’il en soit, la majorité de la population n’y voit qu’une machination permettant au Professeur Honoré Rakotomanana de devenir le président du Sénat. Dès que le nom de ce dernier se trouvait dans le quota présidentiel, la suite des évènements étaient déjà claire pour certains. Hier, lors d’une conférence de presse, le Président du Sénat a rassuré les journalistes mais surtout l’opinion publique en promettant de marcher dans le droit chemin dans le strict respect de la Constitution. Même si le Président de la République a décidé de faire confiance en lui, le Professeur Honoré Rakotomanana a défendu l’indépendance et l’autonomie de son institution. Personnage-clé dans la mise en œuvre du processus de réconciliation nationale, l’actuel Président du Sénat est un homme avisé et expérimenté qui n’a pas droit à l’erreur. Le temps dira alors si son indépendance ne devrait réellement pas être remise en question.
Institution de stabilité ?
Hier, le Sénat a été présenté comme une institution où règnera la transparence et n’existera pas la corruption, tel que l’a martelé le premier questeur de la Chambre Haute. Pour la transparence, il faut encore que le Sénat fasse ses preuves. Pour la corruption, on ne sait pas encore d’autant plus que la majorité des Sénateurs marche dans les traces du régime et du Hvm. Les élections sénatoriales ont été un cas de force majeure nécessaire pour l’instauration de la stabilité telle que les dirigeants le conçoivent mais aujourd’hui, la majorité ne sait pas réellement à quoi cela va servir. Hier, le Professeur Honoré Rakotomanana a rappelé que le Sénat, en tant qu’institution de stabilité, contrôle l’exécutif. Cependant, il n’est pas le seul, à une précision près, comme le souligne la Constitution en son article 68. « Le Parlement comprend l’Assemblée Nationale et le Sénat. Il vote la loi, contrôle l’action du gouvernement, évalue les politiques publiques ». Alors, si le Sénat contrôle l’exécutif, le chef de l’Etat et le gouvernement, ces membres ne devraient pas chômer compte-tenu de la situation actuelle. La majorité des ministres, le Premier ministre et le président de la République sont tous la cible de critiques mais personne ne semble en mesure de les arrêter. Il faut alors croire que le Sénat n’osera pas toucher au chef de l’Etat.
Laza Marovola