Depuis plusieurs années, et même quand ce centre culturel s’appelait encore Ccac, l’Institut français de Madagascar (Ifm) a toujours contribué au renforcement du partage culturel entre malgaches ou bien avec les autres pays, surtout avec ceux de l’Océan Indien. Grâce à cette initiative, plusieurs artistes de renom et de différentes disciplines sont déjà passés dans la Grande Ile pour partager leur savoir-faire à travers des ateliers, des conférences ou tout simplement des entrevues. Aujourd’hui, c’est un jeune groupe réunionnais qui sera à l’affiche à l’Ifm.

Issus d’une génération à identité plurielle décomplexée, les cinq musiciens de Saodaj’ envisagent la tradition réunionnaise comme un tarmac d’où l’on s’envole avant d’y revenir changer par les voyages. Une recherche musicale qui façonne le son si original du groupe, où l’on sent tout à la fois le souffle du vent celte et les torpeurs de l’orient, la puissance de l’héritage indo-océanique alliée à une totale liberté d’esprit. A travers ses lignes mélodiques inclassables, ses ryhtmiques puissantes et proches de la transe, Saodaj’ nous parle de cette jeunesse qui interroge ses ancêtres, son histoire, et qui s’est construite sur le terreau de l’exil. Porté par un trio vocal d’exception, Saodaj’ s’est d’emblée trouvé une place dans le paysage musical de l’île qui l’a vu naître. Une création rare où l’enchantement est sauvage et nous emporte dans un ailleurs qui entête à jamais.

Pour sa première prestation dans l’Île rouge, ce groupe donnera un concert exceptionnel puisque les membres sont déjà prêts à aller à la rencontre du public malgache. Il est à noter que les cinq musiciens ont rencontré les enfants et adolescents de l’association Graines de Bitume mercredi dernier afin de leur faire découvrir la musique réunionnaise et partager avec eux un moment musical privilégié. Afin de favoriser les échanges artistiques entre les deux îles voisines, une rencontre avec des musiciens malgaches est également prévue durant cette semaine dense et riche où le maloya sera à l’honneur à Antananarivo.

Recueillis par T.A.