La crise migratoire ne frappe pas uniquement l’Europe à cause des guerres en Syrie, au Liban et entre autres en Irak, mais également en raison de l’extrême pauvreté qui sévit dans les pays africains. Elle concerne aussi Madagascar et l’intérieur de ce pays si on se réfère par exemple à ces « Zanak’Androy » qui se trouvent au centre de l’affaire d’Anjozorobe. Pour ce peuple, ses enfants sont partout et dans la Capitale, on les reconnait, non seulement par le dialecte qu’ils utilisent, mais aussi par les emplois qu’ils occupent. Selon l’histoire, les Antandroy appelés « ceux qui vivent dans les épines », vivent dans une région aride couverte de ronces et c’est un peuple de pasteurs itinérants et austères, réputés pour leur maîtrise de la divination et des sortilèges, et réalisent de beaux bijoux en argent et des tatouages. Dans ces contrées hostiles à l’homme, les Antandroy perpétuent une culture pastorale austère à la recherche de points d’eau et de nouveaux pâturages tandis que l’agriculture s’est tournée vers le riz, le millet et le maïs. Ce peuple accepte une grande mobilité pour le travail hors de sa région d’origine afin de subvenir aux besoins des familles et fournit une main-d’œuvre abondante dans les grands centres urbains de Madagascar. En somme, les « Antandroy » font les métiers les plus difficiles et ingrats qu’on peut trouver dans notre pays. Il est ainsi normal de les retrouver dans le fin fond d’Anjozorobe en train de creuser la terre à la recherche de pierres précieuses. C’est la ville la plus au nord de la province d’Antananarivo, c’est-à-dire à plus de 2 000 km de la région d’origine des « Zanak’Androy ». Mais ces derniers sont aussi recensés dans les 21 autres régions de la Grande île, outre l’Analamanga donc, si par contre, de nombreuses ethnies sont absentes dans ces régions arides du sud de Madagascar.

Il est vrai que la migration interne ne concerne pas uniquement les « Antandroy » puisqu’on sait que le district de Fandriana dans l’Imoron’i Mania, se vide aussi de ses habitants, notamment les jeunes filles, pour faire les … « bonnes » dans les grandes villes et principalement Antananarivo et Antsirabe.  D’un autre côté, le milieu rural saigne gravement aussi puisque les terres cultivables restent les mêmes depuis des siècles, par contre, la production s’amenuise d’année en année et les membres de la famille ne cessent de croître. D’où les milliers de 4’mis qui sont présents dans tous les grands artères de la Capitale. Et d’où aussi la recrudescence des vols à la tire qui touchent les marchés municipaux d’Antananarivo.  Durant la nuit, les trottoirs ainsi que les arcades d’Analakely ainsi que les tunnels d’Ambohidahy et d’Ambanidia sont devenus leurs dortoirs.

Mais ces derniers temps, beaucoup ont remarqué la hausse du nombre de … mosquées dans la partie sud-est de l’île et se demandent si la plupart des habitants des Régions de Vatovavy Fitovinany et de l’Atsimo Atsinanana sont devenus des musulmans ! En réalité, c’est le nombre des arrivées à nos frontières, notamment aériennes, qui a décuplé, et ce, non seulement après l’ouverture du ciel de Madagascar ainsi que l’arrivée d’une compagnie aérienne turque. D’ailleurs, ce pays est financé par l’Union européenne pour se débarrasser, ou tout au moins contenir, de migrants venant de Syrie et d’Irak, comme nous l’avons spécifié plus haut. Encore une fois, il est normal que la Turquie renvoie une partie dans les pays pauvres et facilement influençables. Ainsi, le paysage dans cette partie de Madagascar, précisément à partir de Vohiparara jusqu’à Farafangana, est complètement bouleversé et la plupart des voyageurs de la Rn12 sont complètement abasourdis par la découverte.

C’est aussi le cas de la presse malgache qui subit un sérieux changement avec l’arrivée de nouveaux supports médiatiques. Rien que pour la presse écrite, on dénombre une demi-douzaine de titres si d’autres nouvelles radios de proximité et chaînes de télévision voient le jour. Actuellement, le débauchage est massif et les meilleurs organes de presse en sont les principales victimes. Et comme dans les autres pays du monde, les « nouveaux médias » sont en plein essor et seront très bientôt les premiers concurrents des « médias traditionnels ».

Bref, ça bouge mais pas vraiment dans le bon sens et tous les secteurs sont concernés par ces migrations qui ne font, finalement, qu’appauvrir davantage le pays.

Jean Luc RAHAGA