Quel imbroglio ! Le SGP a lu le décret N° 2016 – 249 portant acceptation de la démission du gouvernement dont le considérant fait état de la lettre de démission présentée par le PM. Quelques heures plus tard, le même PM dément l’information mais dans la soirée, les desks ont reçu l’ampliation du décret en question signée par le SGG !

Contestation
Contrairement à son prédécesseur, le général de brigade aérienne aura passé au moins 450 jours à la tête du gouvernement. En début d’après-midi du vendredi 8 avril au palais d’Etat d’Iavoloha, le secrétaire général de la Présidence a donné lecture du décret n°2016-249 portant acceptation de la démission présentée par le Premier ministre Jean Ravelonarivo, en son nom et au nom du Gouvernement de la République, et le chargeant d’assurer l’expédition des affaires courantes jusqu’à la formation d’un nouveau gouvernement. Tout cela aurait été fait en présence du principal concerné puisque lors de l’arrivée des journalistes dans le domaine d’Iavoloha, tous ont constaté le cortège du Premier ministre ainsi que sa toute nouvelle voiture « Infinity » de couleur noire. En sortant, c’est-à-dire après la lecture du décret par le Sgp, ainsi que le temps fou perdu pour l’enregistrement des cartes des journalistes présents, le même cortège était constaté sur place et n’a pas bougé d’un iota. D’un autre côté, si le débat autour du remaniement total ou partiel s’est trop éternisé, à même en devenir ennuyeux, c’est parce que les principaux concernés par le bras de fer sont de bons vieux amis rotariens. Le premier est le chef de l’Etat pouvant tout décider en respectant la Constitution, le second est le Premier ministre obligé d’obéir aux ordres et de revenir sur ses mots. En effet, ce dernier a longtemps scandé ne pas vouloir démissionner ou s’en remettre à la Constitution mais la réalité est toute autre. Le décret n°2016-249 aurait dû mettre fin au débat sur le remaniement mais le général Jean Ravelonarivo continue de tenir tête. Hier, en début de soirée au palais de Mahazoarivo, ce dernier a publiquement déclaré ne pas avoir signé une lettre de démission. Mais après consultation de sa famille (politique) et ses proches, le général Jean Ravelonarivo pense toutefois à envoyer cette lettre à la Présidence de la République « en temps voulu, en bon serviteur de Madagascar et pour l’intérêt supérieur de la Nation » !

L’ultime recours

Depuis plusieurs mois, les relations entre Hery Rajaonarimampianina et Jean Ravelonarivo se sont peu à peu détériorées aux yeux de tout le monde. Les deux bons vieux amis étaient devenus des ennemis et le chef de l’Etat a mis du temps pour trouver le courage de mettre le général de brigade aérienne à la porte mais finalement c’est fait, si l’on s’en tient au décret n°2016-249. Selon certaines affirmations, Jean Ravelonarivo avait comploté depuis longtemps pour prendre la place de l’actuel chef de l’Etat. Si on suit cette logique, et après plusieurs mois et autant de discours différents, l’ancien Premier ministre s’opposant au décret relatif à sa démission a certainement déjà fini d’élaborer un plan d’action avec ses collaborateurs. Sa décision est suicidaire dans la mesure où s’opposer à un décret signifie le refus de la volonté de la plus haute autorité de l’Etat. Quoi qu’il en soit, le général de brigade aérienne Jean Ravelonarivo a demandé « un laps de temps» au président de la République quelques minutes avant la lecture dudit décret. A compter d’aujourd’hui, Jean Ravelonarivo n’est plus officiellement le chef du gouvernement mais continue de rester à la tête de la Primature, un ultime défi lancé à son supérieur. Beaucoup aiment à ne pas croire au pire et invite Jean Ravelonarivo à accepter sa défaite avant de commettre l’irréparable. D’autre part, cet ultime recours du général de brigade aérienne aurait seulement pour but de ne pas donner le mot de la fin au chef de l’Etat.

Dom – Laza Marovola