Saodaj’ à l’Ifm – Le maloya nomade à l’honneur
Une grande première à Madagascar et on peut dire que le voyage du groupe réunionnais Saodaj’ dans la Capitale était une réussite. Arrivé quelques jours à l’avance pour admirer la beauté d’Antananarivo, les 5 membres du groupe en ont profité pour aller à la rencontre des jeunes de l’association humanitaire Graines de Bitume, soit un partage musical et humain que la formation a effectué avec amour. Et vendredi soir, la formation est montée sur la scène de l’Institut français de Madagascar (Ifm) et on peut dire que le public a vécu de bons moments puisque le maloya nomade l’a touché. Ce rythme est présenté sous d’autres facettes et beaucoup affirment que ce groupe est l’une des révélations de l’Océan Indien. Avec son maloya « vagabond », Saodaj’ puise dans les traditions des musiques des îles pour s’envoler vers une scène world moderne en s’adressant à tout le monde.
Les inconditionnels retiendront surement de Saodaj’ une musique dépouillée d’artifice, qui interpelle les sens dans un élan presque mystique. « Il y a quelque chose d’envoûtant et d’enivrant dans cette philosophie musicale dont la quête est le plaisir de l’instant. On voudrait se retrouver autour du feu, au bord de l’eau, quelque part où l’on serait en phase avec la nature et les éléments. On souhaiterait redevenir sauvage et se libérer de ses inhibitions pour vivre au mieux cet état de transe que provoque la musique », acclame un fan qui semble être ébloui par le rythme. Ce dernier a bel et bien raison car Saodaj‘ est aussi des voix cristallines et mélodieuses tout en véhiculant la poésie des textes en créole réunionnais. D’ailleurs, les spectateurs n’ont pas été servis que de bonne musique, ils ont été aussi régalés des yeux. Les voix de Marie Lanfroy, principale chanteuse et fondatrice du groupe, de Laurence Courounadin Mouny, chanteuse, et celle du percussionniste Jonathan Itéma sont portées par une palette d’instruments tels que des percussions, des bobres, de didgeridoo, de kayanm, de triangle, de rouler et d’autres instruments traditionnels de plusieurs continents. Et même étant 5 sur scène, Saodaj’ évolue comme un seul corps. Une même manière de lier les musiciens dans une démarche harmonisée où les sons s’imbriquent en un grand tableau. Ce qui est sûr, c’est que le passage du groupe à Madagascar était remarquable. Un comeback sera donc la bienvenue.
T.A.