Pêche de crabes – Les pertes après capture à diminuer à moins de 10%
Il y a 40 ans, l’expert Louis Le Reste a chiffré le taux de mortalité chez les crabes « de l’ordre de 30%, une partie étant à la charge du pêcheur, l’autre, plus importante, à celle du collecteur ».
Les enquêtes réalisées par le Programme SmartFish en 2012 et 2013 ont démontré que le taux cumulé de mortalité des crabes (depuis le stockage au village jusqu’à la commercialisation, en passant par le transport vers l’usine ou des marchés locaux) se situe, en moyenne au niveau national, autour de 32%, et peut monter jusqu’à 40 – 50% en saison de grosses pluies. Bien que les statistiques de pêche ne soient pas complètes, on peut estimer les pertes annuelles à 1 300 tonnes d’une valeur commerciale de 4 500 000 euros.
Il est important de rappeler que les crabes, une fois morts, ne sont pas seulement impropres à la consommation, mais ils ne peuvent même pas être utilisés pour la production des provendes, à cause de toxines qui se développent rapidement chez les crabes morts.
Face à ce véritable gaspillage des ressources naturelles et au manque à gagner pour les opérateurs et le pays, le Ministère chargé des Ressources Halieutiques et de la Pêche (Mrhp), avec les opérateurs concernés de la filière crabe et le Programme SmartFish, se sont fixés pour objectif de diminuer d’un tiers le taux de mortalité avant la fin de l’année 2015. Les efforts devront continuer cette année et 2017 afin d’arriver, vers la fin 2017, à un taux de mortalité inférieur à 10%. Le programme SmartFish, au travers de la composante Sécurité alimentaire (Fao), s’est engagé à démontrer comment réaliser cet objectif.
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