Paludisme – Encore un problème de santé publique
Dans la marche vers l’élimination du paludisme, les efforts entrepris par la direction de lutte contre le paludisme avec l’appui des partenaires ont contribué au recul de la morbidité et de la mortalité palustre. Avec la mise à l’échelle des stratégies de lutte, une baisse conséquente de ces indicateurs d’impact a été constatée. Le paludisme est ainsi passé, entre 2007 et 2013 selon les données des formations sanitaires, de la 2ème à la 8ème cause de morbidité chez les enfants de moins de 5 ans. Et au neuvième rang en 2013. Quatre districts sanitaires ont atteint la phase de pré-élimination stable durant les trois dernières années de 2011 à 2013. Néanmoins, le paludisme constitue encore un problème de santé publique.
Ainsi, l’Organisation mondiale de la santé recommande que tous les cas suspects de paludisme soient confirmés par microscopie ou un test de diagnostic rapide (Tdr) et que les cas de paludisme non compliqués ou simples soient traités par une combinaison thérapeutique à base d’artémisinine (Cta). L’utilisation de Tdr pour le diagnostic est une option plus pratique que la microscopie dans des conditions des ressources limitées. Alors que la disponibilité de Tdr de haute qualité, peu cher dans le secteur public, a permis d’améliorer et d’étendre le constat du paludisme de façon significative.
Maladie fébrile traitée de façon présomptive
Pourtant, dans le secteur privé vers lequel plus de 30% de la population des pays endémiques se tournent pour le traitement de maladies fébriles, les tests de diagnostic rapide sont rares ou plus chers qu’une combinaison thérapeutique à base d’artémisinine. De ce fait, les maladies fébriles sont traitées de façon présomptive avec Cta menant au mauvais traitement de ces maladies non paludéennes pouvant être mortelles, ainsi qu’au gaspillage des Cta. Le financement Unitaid a contribué à mettre les Tdr disponibles dans le secteur privé. De plus, en limitant le gaspillage des Cta, le projet a contribué à l’utilisation rationnelle
des médicaments antipaludéens. Ce projet vise à améliorer la prise en charge de la fièvre dans le secteur privé par la création d’un marché pour les Tdr, en augmentant à la fois l’offre et la demande pour des Tdr du paludisme de qualité, en rénovant la qualité de l’offre de soins antipaludéens dans le secteur privé et ce, par le développement et la mise en œuvre d’une feuille de route impliquant les secteurs public et privé. Le projet a été mis en œuvre dans cinq pays entre autres, le Kenya, Madagascar, le Nigeria, la Tanzanie et l’Ouganda.
Laurena Nany