Un vrai feuilleton
Un vrai feuilleton qui n’est pas près de se terminer que cette histoire d’élections dans la Grande île. Dans un éclair de lucidité peut-être, certains membres du gouvernement ont émis remarques à propos du document PACEM, le Projet d’appui au cycle électoral à Madagascar, lors d’une rencontre avec la présidente de la CENI-T. Principaux griefs : ils estiment que ce document sur le Projet d’appui au cycle électoral comprend pas mal de lacunes et d’incohérences tant sur la forme que sur le fonds et que côté analyse des risques, trop de suspicions envers l’Etat malagasy se profilent. Voilà des avis quelque peu saugrenus car on peut bien se demander alors le bien-fondé d’un tel document si l’Etat était a priori blanc comme neige !
La Présidente de la CENI-T, pour sa part, nullement désarçonnée d’avoir été apostrophée sur ce sujet a fait savoir que « le PACEM a été rédigé d’une manière unilatérale par les Nations Unies et a été remis à la CENIT après insistance ». (Sic) Les Nations Unies ont bien mis leurs marques, en tant que bailleurs de fonds sur ces futures élections, ils se sont arrogé le droit de tailler sur mesure, à leurs idées, le fumant projet d’appui en question. Cela pourrait bien se comprendre vu que les aides internationales vont se chiffrer à des millions de dollars, 71 millions aux derniers …chiffres, qui sont d’ailleurs contestés par la partie malagasy comme étant on ne peut trop élevés.
Ces derniers temps, les suspicions envers les étrangers ont monté d’un cran, les forces de l’ordre ayant émis des soupçons, fondés ou non allez savoir, sur l’existence de mercenaires étrangers qui appuient la bande à Remenabila. Les divers avis concernant l’amplification du phénomène « dahalo » se concentrant sur de possible forme de rébellion, la thèse de participation d’étrangers dans ces « guérillas » poursuit son petit bonhomme de chemin.
La police pour sa part, selon le Commissaire Alexandre Ranaivoson, responsable de la Communication auprès de la Police nationale va procéder aux contrôles des étrangers résidents à Madagascar, afin de vérifier la régularité de leurs activités dans la Grande île, histoire de faire un filtre pour étayer la thèse de participation étrangère dans l’insécurité qui règne actuellement dans le pays.
En tout cas, les forces spéciales, eux, ont tapé dans la fourmilière en une localité bien excentrée par rapport au foyer de tension. Un assaut à Eloty, à 250 kilomètres de Betroka, a été mené avec succès semble-t-il : 11 morts et des dizaines d’autres arrêtés côté « dahalo » et « zéro » perte côté forces de l’ordre. Des résultats à rajouter à l’arrestation du bras droit de Remenabila du côté de Midongy Atsimo. Très vaste étendue opérationnelle donc pour ces « dahalo » car aux dernières nouvelles, il y en a également qui sévissent dans la Région d’Amoron’i Mania, à Imady Ala où 20 individus y ont attaqué quelques villages, emportant 80 zébus. Mais il n’y a pas que les éleveurs de zébus qui se font malmené, dans les grandes villes, la communauté bancaire, ont relevé près de sept attaques de banque ces dernières années, dont 3 en 2012. De quoi se faire du souci !