Ce fait divers s’est déroulé lors d’une matinée de cette semaine dans un taxibe reliant la partie nord d’Antananarivo au centre-ville en passant par Analamahitsy et Nanisana. Les passagers de ce bus, de couleur bleue, ont été étonnés par les pleurs continus d’un enfant de 4 ans. Beaucoup ont pensé la chaleur comme cause du problème du gosse et certains ont immédiatement ouvert un peu plus les vitres. Sur la 3^ème banquette derrière le chauffeur, l’enfant est assis  sur les genoux de sa mère. Peu de temps après, les mêmes passagers ont été intrigués par le ballet de linges entre la mère de l’enfant et une autre dame assise un peu plus loin. Dépassant l’arrêt à Nanisana, l’enfant a, d’un coup, cessé ses pleurnicheries mais à peine le taxi-be a entamé la petite montée menant vers Ampasampito, une odeur nauséabonde se dégageait à l’intérieur de la voiture de transport en commun. Tous se sont regardés et ont vite compris la raison des lamentations du petit : un besoin naturel pressant ! D’ailleurs, ces derniers se rappellent de la conversation entre les deux femmes citées supra, l’une demandant à l’autre une nouvelle culotte pour l’enfant. Arrivé à Ampasampito, le car s’est complètement vidé de ses occupants, sauf bien sûr les trois personnes mentionnées.  Pour les passagers, les concernées auraient dû descendre d’un arrêt et s’occuper du besoin de l’enfant ailleurs que dans un véhicule de transport en commun et l’acte est qualifié d’une inconscience indigne d’une mère. En même temps, transformer un taxi-be en toilettes, alors que ce dernier transporte toujours des gens, est tout simplement indigne d’autant que la mère est apparue aux yeux de tous comme une personne ayant dépassé un certain niveau de l’enseignement. Mais apparemment, la dame raisonne comme un … « primate », selon les termes utilisés par les passagers qui ont dû de nouveau débourser chacun 300 ariary pour arriver à destination.

Ariane Valéry