Beaucoup de travail
Les membres du nouveau gouvernement ont été dévoilés depuis maintenant quatre jours et à ce sujet, certains médias ont des visions différentes sur les reconduits, les revenants, les nouveaux et les remerciés. De son côté, la majorité de la population ne perçoit pas un quelconque changement et n’en espérait pas autant. En réalité, la politique politicienne des politiques n’augmente ni la fréquence ni la quantité des repas. Au contraire, le coût de la vie ne fait que grimper en flèche (déjà près de 4% lors du premier trimestre) augmentant ainsi la difficulté de survivre dans ce monde qui vient et qui va. Compte tenu du fait que l’attention des dirigeants actuels est portée sur la réélection en 2018, il va s’en dire que le nouveau gouvernement a beaucoup à faire pour gagner les faveurs de la population, notamment de la majorité des électeurs. Après ces dernières années de traversée du désert, il ne faudrait pas pousser la population à bout et provoquer ainsi une rébellion. Maintenant, la majorité n’en peut plus des promesses et attend surtout des actions concrètes pouvant améliorer son quotidien. Mais comme les dirigeants actuels ne peuvent pas régler les problèmes tous en même temps, le peuple se satisfera bien par exemple de résultats concrets dans la lutte contre la corruption ou contre le trafic de bois de rose, dont la majorité des espèces sont en voie de disparition.
Aujourd’hui, le président de la République doit faire quelque chose pour prouver qu’il n’est pas mouillé dans cette affaire. En 2014, première année de son mandat, douze mille mètres cube de bois de rose ont été sortis illégalement du territoire, soit le plus gros volume d’exportation en une seule année. Il y a également l’affaire Bekasy, trafiquant ayant complètement disparu des radars. Ensuite, il y a les trente mille rondins de bois de rose saisis à Singapour et dont le procès est en cours actuellement. Cette histoire implique le premier gouvernement de l’ère bleue martiale. L’ambassade des Etats-Unis a d’ailleurs demandé plus d’engagement et d’implication de la part de la justice malgache. Cette dernière a même influencé le Bureau anti corruption à ouvrir une enquête à ce sujet en prétextant que les conséquences du trafic de bois de rose dépassent largement la simple déforestation. Le nouveau ministre de la Justice aura donc beaucoup à faire d’autant plus que les greffiers et les agents pénitentiaires continueront leur grève jusqu’à ce qu’ils soient satisfaits de leurs revendications. Mais de son côté, le chef de l’Etat doit fournir des résultats à la population le plus vite possible pour ne pas être victime d’un soulèvement populaire. Heureusement, il n’est pas le seul à avoir beaucoup de travail dans la mesure où dans tous domaines, le régime actuel a démontré son incapacité à prendre les choses en main. Le nouveau Premier ministre, en même temps ministre de l’Intérieur et de la décentralisation, aura plus de travail que quiconque.
Tout d’abord, il s’agit d’un double emploi et donc deux fois plus de temps de travail et en plus, il doit encore gérer et coordonner les actions du gouvernement. Par ailleurs, il a encore promis de s’intéresser au volet social et à la lutte contre la pauvreté. Ce qui nous amène même à souligner qu’il n’aura logiquement plus de temps pour lui. Quand il y a beaucoup trop de travail, comme c’est le cas ici, les conséquences tant sur le physique que le mental sont dangereuses. Souvent, cela peut même emmener l’individu à commettre l’irréparable, comme volontaire à écraser un avion dans les Alpes françaises. Est-ce que le nouveau chef du gouvernement est-il réellement conscient du danger ? Pour cause, ce dernier a déjà été hospitalisé à l’HJRA avant d’être évacué d’urgence sur l’île de La Réunion pour un empoisonnement supposé puis pour des trucs liés à son obésité. En quelques temps, le nouveau Premier ministre a beaucoup travaillé pour perdre près de vingt kilos mais il est également obligé, selon certains, d’avaler constamment des pilules pour éviter l’arrêt cardiaque. Si personne ne lui souhaite réellement du mal, le nouveau Premier ministre devrait en faire autant pour ne pas être obligé de disparaître pour des raisons de santé comme son prédécesseur et puis de démissionner.
Laza Marovola