Qmm – Epinglé par Comme et Wrm
Ces dernières années, les sociétés minières se sont activement engagées à promouvoir la « compensation à la biodiversité » comme un moyen de « rendre vert » le secteur minier. Le projet d’indemnisation de la biodiversité de Rio Tinto – Qmm dans la région d’Anosy au Sud-Est de Madagascar, a été, en particulier, largement médiatisé en tant que modèle de réparation de la biodiversité.
Rio Tinto et ses partenaires du secteur de la conservation prétendent que la stratégie de conservation de la biodiversité de la compagnie compensera la perte de biodiversité mais qu’en plus, l’exploitation minière aura même, en fin de compte, un « Impact Positif Net » sur la biodiversité.
Que font les plus touchés par le dédommagement de la biodiversité de Rio Tinto de cette initiative pilote dans le secteur minier ? Une étude sur le terrain effectuée conjointement par Common et Wrm en 2015 fait état d’une réalité très différente des images présentées dans les luisantes brochures diffusées sur le plan international. Très peu d’informations ont été rendues accessibles aux communautés sur ce que sont réellement ces projets de dommages-intérêts de la biodiversité. Les villageois n’ont pas été informés du fait que ce qui leur a été présenté comme un « projet de conservation » a été conçu en réalité pour compenser l’extraction d’ilménite de Rio Tinto-Qmm qui détruit l’exceptionnel et le précieux littoral forestier proche de la ville de Fort-Dauphin, à une cinquantaine de kilomètres au sud du site de compensation de Bemangidy-Ivohibe.
Les villageois de ce site de contrepartie de la biodiversité ont ressenti les restrictions comme étant imposées sans négociation ni aucune considération à l’égard de leur situation. Leurs moyens de subsistance sont devenus encore plus précaires, ainsi Rio Tinto peut accroître ses profits. Une réunion avec une Ong de conservation impliquée dans la mise en œuvre des mesures de compensation de la biodiversité a révélé que des méthodes éthiquement déplorables avaient été utilisées pour assurer le respect de ces restrictions sur l’utilisation de la forêt.
Des solutions de substitution génératrices de revenus ont été promises pour soulager la perte d’accès à la forêt mais n’ont pas encore été matérialisées alors que de sévères restrictions sur l’utilisation de la forêt de la communauté sont déjà en place et que le seul endroit laissé aux villageois pour cultiver leur aliment de base, le manioc, reste des dunes sableuses.
Recueillis par Rasolo