Sit-in des employés d’Air Madagascar – Vers une autre paralysie générale !
L’année dernière, la compagnie nationale aérienne a été bloquée par plusieurs mois de grève générale relative à des revendications pécuniaires. Suite à ces manifestations, le président et trois autres membres du syndicat du personnel ont été licenciés abusivement mais réintégrés après une décision du Conseil d’Etat. Depuis la semaine dernière, le commandant de bord Rado Rabarilala, Augustin Rakotomanga, Fehizoro Rabel et Josué Ramparison ont observé plusieurs sit-in devant les locaux d’Air Madagascar à Ivato et au siège à Analakely. Ces quatre employés revendiquent juste le respect et l’application de la loi relative à leur réintégration suite à l’annulation de la décision de licenciement. Depuis maintenant plus de dix mois, la compagnie, notamment le nouveau directeur général Gilles Filiatreault refuse de reprendre les employés. Le commandant Rado Rabarilala accuse ce dernier d’être responsable de la continuité de la mauvaise gestion de la compagnie dans la mesure où la majorité des employés se plaignent aujourd’hui d’un retard sur le paiement de leur salaire. Le leader syndical avait déjà averti un nouveau mouvement des employés et aujourd’hui, ils observeront un sit-in général de trente minutes devant leur lieu de travail avec un brassard aux couleurs nationales en marque de patriotisme. Ce petit mouvement ne bloquera certainement pas le fonctionnement de la compagnie mais au fur et à mesure qu’il gagnera en importance, Air Madagascar se dirige une nouvelle fois vers une paralysie générale qui l’achèvera pour de bon.
Une odeur de vengeance
Jusqu’à aujourd’hui, la majorité de la population ne comprend pas pourquoi la compagnie nationale aérienne continue toujours d’être minée par des revendications de ses employés. L’année dernière, on se rappelle que la grève des employés a fait tomber des têtes du côté de la direction générale mais aussi du conseil d’administration. Au départ, si ce remaniement esquissait un changement, il faut se rendre compte que la situation est toujours la même, à une différence près. Maintenant, l’Etat emploie un Directeur général de nationalité canadienne habitué au redressement des compagnies aériennes. Mais le fait est que ce dernier refuse de réintégrer le commandant de bord Rado Rabarilala, Augustin Rakotomanga, Fehizoro Rabel et Josué Ramparison. Selon le leader syndical, le nouveau directeur général a sorti un communiqué selon lequel les revendications des employés concernés ne sont pas fondées parce qu’ils ont tout simplement déjà fait l’objet d’un licenciement. Pourtant, la police économique a déjà confirmé que la décision relative à leur réintégration a bel et bien été reçue par les dirigeants de la compagnie. On peut donc facilement en conclure un trafic d’influence impliquant les hommes au pouvoir, la justice et les hauts responsables d’Air Madagascar. On rappelle qu’il s’agit d’un refus d’exécution d’une décision de justice mais au fond, il pourrait également s’agir d’une vengeance relative à l’éviction à la tête du conseil d’administration d’un proche de la Présidence, qui ne sera également plus réintégré au sein de la compagnie.
Laza Marovola