La secrétaire d’Etat adjointe, Mme Heather Higginbottom est actuellement en visite officielle à Madagascar jusqu’au 28 avril prochain. Sa visite sera, selon nos sources, surtout axée sur le soutien du Gouvernement américain au peuple malgache. Cela comprendra donc entre autres la question de la gouvernance à Madagascar, le développement et la croissance économique mais aussi la protection et la préservation de l’environnement à Madagascar, si unique en son genre. Tout d’abord en ce qui concerne la gouvernance à Madagascar, les sujets qui interpelleront seront sur la transparence au sein des institutions de l’Etat malgache avec notamment la question de la redevabilité. En effet, suite aux histoires de corruption et des dessous de table qui défraient chaque jour les chroniques dans la Grande île, la bonne gouvernance au sein de l’Etat malgache que l’on crie sur tous les toits peut être sérieusement remise en question. Ensuite, l’état dans lequel se trouve l’économie malgache, anorexique, est très problématique et la croissance annoncée après les élections présidentielles et le retour à l’ordre constitutionnelle tarde à voir le jour. Pour ce qui est de la question environnementale, la protection de cette dernière semble être un combat perdu d’avance. Avec les ravages que provoquent les grands investissements miniers à Madagascar et les exportations illicites de nos espèces endémiques, il parait que ce n’est plus qu’une question de temps avant que la préservation de l’environnement ne soit plus nécessaire. Mais en tout cas, les discussions autour de ces sujets et ce qu’il en résultera sont à suivre de près.

Dans le viseur des Etats-Unis

Cette visite de la Secrétaire d’Etat adjointe semble faire suite à l’accablant rapport publié par le Département d’Etat américain sur les Droits de l’Homme (voir édition du 20 avril 2016). Dans ce rapport, Madagascar était considéré comme un très mauvais élève lorsqu’il s’agit de respecter les droits de l’Homme. En effet, le rapport du Département d’Etat américain regrettait l’irresponsabilité des autorités compétentes ainsi que leur incompétence dans la mise en place d’un véritable Etat de droit favorisant le non-respect des droits de l’Homme. L’Ambassadeur des Etats-Unis à Madagascar avait réagi à la publication de ce rapport en insistant sur les trafics en tout genre et la question de l’indépendance réelle de la justice à Madagascar à trancher dans ces affaires brulantes de trafics et de corruption. La Secrétaire d’Etat adjointe aura donc fort à faire durant ces deux jours car les questions à aborder semblent être ni plus ni moins celles que les dirigeants tentent d’esquiver et de noyer depuis bien longtemps.

Ny Aina RAHAGA