FFM – L’amnistie reste d’actualité
Le débat concernant l’amnistie reste au goût du jour au sein du conseil pour la réconciliation nationale malgache (Ffm). Récemment, 16 individus viennent de déposer leurs dossiers de demande d’amnistie au sein de cette institution. Pourtant, une centaine d’autres dossiers sont encore en attente d’études pour être présentés au sein de l’assemblée générale du FFM. Cette situation démontre que le processus pour la réconciliation nationale demeure très loin d’atteindre son objectif final. Vue la tournure des événements politiques ainsi que les changements interminables des priorités des dirigeants, cette réconciliation ne sera pas finalisée avant la fin du mandat de l’actuel régime. Pourtant, la demande d’amnistie pour ces centaines d’individus impliqués et condamnés durant les crises majeures à Madagascar équivaut à une volonté de participer de nouveau dans la bataille politique du pays. En effet, tous ceux qui se considèrent comme étant des anciens détenus politiques ont participé de près ou de loin aux scandales qui ont mis le pays dans sa situation actuelle. Logiquement, si les dirigeants veulent instaurer un nouvel ordre basé sur le fihavanana, tous les anciens condamnés politiques devront bénéficier de l’amnistie. Tout le monde sait que même les actuels dirigeants ne sont pas des saints et qu’ils risquent les poursuites judiciaires lorsqu’ils ne seront plus au pouvoir. Pour le moment, le projet de mise en place de la Haute cour de justice (Hcj), dont la démarche pour épingler un ancien dirigeant reste très compliquée et trop longue, ne sera pas un critère pertinent pour se vanter la volonté l’application effective de l’Etat de droit.
Dominique Val