Eau, assainissement et hygiène – Roland Ravatomanga quémande honteusement
Décidément, cette soif d’argent est insatiable chez certaines personnes. Le ministre de l’Eau, de l’assainissement et de l’hygiène (Meah) s’est montré à la hauteur de cette réputation. En effet, après sa rencontre avec le représentant de la Banque mondiale et du Programme des Nations Unies pour le Développement (Pnud), ce dernier avait fait une demande à faire honte à l’Etat malgache. Avançant que le budget alloué à son ministère était largement insuffisant face à ses besoins, il avait demandé et même exigé à ce que les bailleurs multiplient, non plus par deux mais, par dix les aides octroyés à son ministère. C’est la signification du verbe quémander : demander avec insistance. Le ministre tentait de justifier et d’obtenir la confiance des bailleurs en criant le discours habituel selon lequel les fonds seront bien gérés et employés à bon escient. Pourtant, force est de constater que ce dernier ne sait même pas gérer un petit budget. Le fait est que depuis bientôt deux jours, l’eau n’arrive plus dans la plupart des quartiers de la capitale et que si par miracle elle arrive, ce sera sous une couleur douteuse que l’on aurait décrété potable il y a quelques mois.
Pour renflouer les caisses du Tim
Comment pourrait-on penser une seconde à confier à celui qui ne sait pas quoi faire du peu qu’il a dix fois plus encore ? Non seulement le ministre se ridiculise et s’est donné en spectacle pour rien mais, dans la même foulée, a aussi entrainé l’Etat malgache dans sa farce.
Selon les observateurs, il serait surtout question de donner du gras aux caisses du parti de l’ancien président Marc Ravalomanana. A l’approche des échéances de 2018 en effet, la guerre se prépare dès maintenant. Avec la reprise des activités du groupe Tiko qui semble jusqu’ici difficile, une aide des bailleurs à travers le Meah serait en effet une manne tombée du ciel pour ces derniers. N’oubliant pas que la Commune Urbaine d’Antananarivo avait déjà contracté un prêt, à rembourser donc, d’une valeur de 60 milliards d’ariary. Prêt qui, jusque là, n’est justifié par aucune action concrète. Le camp du Tim commencerait-il vraiment à préparer cette bataille qui s’annonce sanglante ? Si c’est le cas, une aussi forte mobilisation de fond démontrerait que le Tim n’a plus autant confiance en lui-même comme son leader voudrait le montrer. Et l’on sait depuis des années que la question de l’argent joue énormément dans des élections si ce n’est le nerf même de la guerre.
Ny Aina RAHAGA