Décision du Pm sur le dossier Air Madagascar – Rappel à l’ordre de Serge Zafimahova
Rado Rabarilala et trois autres employés devant être réintégrés au sein de la compagnie nationale aérienne sont aujourd’hui à la tête d’un mouvement silencieux revendiquant la fin des abus de pouvoir, la mauvaise gouvernance et le non-respect de la loi. Au lieu de s’améliorer, l’atmosphère est de plus en plus tendue et le nouveau Premier ministre a juste renvoyé la balle aux ministres concernés. Au passage, le chef du gouvernement a indiqué que les problèmes d’Air Madagascar ne seront pas résolus miraculeusement du jour au lendemain. Pour Serge Zafimahova, la décision d’Olivier Mahafaly ne correspond pas du tout au respect d’un Etat de droit. Tout au contraire, le Premier ministre ignore volontairement et enfreint la Constitution de la Quatrième République, notamment l’article 65 notant que « Le Premier Ministre, chef du gouvernement, a autorité sur les membres du gouvernement, assure l’exécution des lois, veille à l’exécution des décisions de justice ». Si le problème dure maintenant depuis trop longtemps, cela signifie que les ministres ou autres responsables n’ont pas réussi à le résoudre, et que le Premier ministre est obligé de prendre les choses en main. Mais Serge Zafimahova regrette que ce ne soit pas le cas. Au contraire, la destruction de la compagnie nationale aérienne reste encore un des projets importants des hommes au pouvoir.
Le sale boulot pour Gilles Filiatreault
Suite à la grève des employés d’Air Madagascar ayant conduit à la démission du directeur général et la dissolution du conseil d’administration, les hommes au pouvoir et notamment les leaders du parti d’Etat ont choisi un canadien spécialisé dans le redressement à la tête de la compagnie nationale aérienne. Quelques mois après sa prise de fonction, il a supprimé 400 postes, a disparu pendant trois semaines, a remis en cause une décision du tribunal administratif, ne veut pas réintégrer Rado Rabarilala et les trois autres employés, et est rémunéré mensuellement en dizaine de milliers d’euros. « Je n’ai pas peur de vous », a lancé le nouveau directeur général Gilles Filiatreault à ce commandant de bord et leader syndical qui a, par la suite, confié ne pas non plus avoir peur. Pour Maître Olala, ce directeur général est spécialisé dans la destruction des compagnies et ne peut pas continuer à diriger Air Madagascar. Pour Rado Rabarilala, le nouveau directeur de la compagnie a été spécialement choisi pour faire le sale boulot à la place des dirigeants locaux. Maintenant que ce dernier refuse d’exécuter une décision de justice, ceux qui l’ont mis en place ont un motif valable pour le renvoyer chez lui en espérant que certains problèmes ont été résolus, « même à moitié », comme l’a souligné le Premier ministre.
Laza Marovola