Travail décent – Il faut tripler le salaire dans certains secteurs
La fondation Friedrich Ebert Stiftung a présenté hier à l’hôtel Colbert l’étude sur les ressources humaines dans l’industrie textile et minière. L’étude pointe du doigt les industries minières qui font de licenciement massif. « Le licenciement économique doit être discuté et en accord avec les employés concernés », explique Toky Ravoavy, consultant du Fes qui constate une résignation générale à ces vagues de licenciement. Il dénonce aussi le salaire dérisoire qui n’est même pas un salaire de survie dans le secteur. « Pour un travail décent, il faut multiplier ces salaires fois trois plus », dixit Toky Ravoavy. En effet, il y a des employés qui ne gagnent qu’un million fmg par mois.
Pour les entreprises franches, Toky Ravoavy annonce que « Les entreprises, toutes branches confondues, se conforment au respect du paiement du salaire minimum d’embauche (Sme), les rémunérations des employés, dans la plupart des cas, varient entre 201 000 à 340 000 Ariary. Les employés des entreprises franches peuvent arrondir le mois par les différentes indemnités comme les primes de production, le bonus, les indemnités de repas, les indemnités de transport…. ». L’enquête du Fes relève pourtant l’inégalité de traitement au niveau des hommes et des femmes. Le salaire maximum versé aux hommes est supérieur à celui des femmes au niveau de 48 % des entreprises.
La sécurité sociale des travailleurs constitue un déterminant indissociable du respect des principes du travail décent. L’étude en est arrivée à la conclusion que plus de 40 % des travailleurs et de leurs familles sont privés des prestations sociales élémentaires.
Le Fes découvre aussi que 15 entreprises franches sont en situation d’infraction par rapport à la législation du travail, ignorant totalement les droits élémentaires des travailleurs. Le déni des droits se manifeste par l’inexistence de contrat de travail, le paiement d’émoluments dérisoires en dessous du Sme, les horaires de travail excessifs, la non affiliation des travailleurs à la médecine du travail.
Le Fes déplore la vulnérabilité des syndicats.
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