Lors de la cérémonie de présentation de vœux de cette année, le président de la République a clairement demandé à son Premier ministre pourquoi la population ne peut pas toucher des mains les résultats de ses différents 100 jours. Ledit Premier ministre était en train de défendre sa place et remettait un document de quarante pages rapportant tous ses « zava-bita » en une année à la tête de la Primature. Au lieu de se faire féliciter, le chef du gouvernement de l’époque a reçu une gifle en public reflétant le problème de communication entre ces deux individus à la tête du pays. Ici, le premier n’a pas compris le message communiqué par le second et on peut donc en comprendre qu’ils ne s’entendaient plus vraiment à cause de visions et desseins politiques différents. L’incommunication se définit comme étant l’absence de communication ou de relation entre deux choses et elle était flagrante chez le chef de l’Etat et le désormais ancien Premier ministre. Quand il n’y a plus aucune compréhension entre deux interlocuteurs, l’échange prend forcément fin, tôt ou tard. C’est comme Nicolas Sarkozy, deux mois après son investiture, lorsqu’il a été reçu par Mouammar Kadhafi sous une tente bédouine. A cette époque, le président français rêvait d’une union méditerranéenne portée par la Lybie tandis que le Guide de la révolution de la Grande Jamahiriya arabe libyenne populaire et socialiste d’être le roi des Etats Unis d’Afrique. Un proche du président français, présent lors de cet entretien, a particulièrement rapporté son incompréhension compte tenu de l’incohérence de leur dialogue. A la sortie de la tente, les têtes affichées par Nicolas Sarkozy et Mouammar Kadhafi prouvaient leur déception par rapport à leurs attentes respectives. On parle également d’incommunication et l’échange a certainement pris lorsque le fils de Kadhafi a accusé Nicolas Sarkozy d’avoir reçu de l’argent libyen dans le cadre de sa campagne électorale en 2007. Quelques mois après, le 20 octobre 2011, Mouammar Khadafi est capturé, lynché et tué.  Une incommunication peut vraisemblablement avoir des conséquences irréversibles et les dirigeants actuels doivent se corriger s’ils ne souhaitent pas être là quand l’échange et les ponts avec la majorité de la population seront coupés. Aujourd’hui, l’opinion publique, les observateurs, les analystes et les médias sont d’accord sur le fait que les hommes actuellement au pouvoir sont nuls en communication. Quand la majorité attend par exemple la fin des coupures d’eau et de courant, les dirigeants pensent à comment éviter les coupures lors du prochain Sommet de la Francophonie. La communication ne passe visiblement pas parce que les dirigeants n’écoutent pas les réelles attentes du peuple. Il n’y a aucune cohérence dans le dialogue et cette incommunication prouve que l’attention du président de la République et de son entourage est focalisée ailleurs, notamment sur leurs intérêts particuliers. Depuis des années, la majorité de la population espère un changement concret dans son quotidien mais la réponse du chef d’Etat actuel semble complètement hors sujet. Il voulait certainement faire quelque chose de bien et de cool et c’est pour cela qu’il est apparu discrètement dans les couloirs d’un centre commercial très populaire en tenue décontractée. Chaussures de sport, short blanc en coton, polo noir en coton déboutonné et main gauche dans la poche, le François Hollande malgache comme certains le surnomment voulait visiblement jouer au président normal pendant que plusieurs groupes de citoyens se manifestent ici et là. Déjà que la communication ne passe pas, la Première Dame se cachait derrière son époux tandis que le gros requin blanc servant de conseiller du président était juste derrière à veiller au grain. Cette petite escapade entre certes dans le cadre d’une opération de communication mais faire voir les jambes du chef de l’Etat à la population ne répond pas au désir de changement et de développement de la majorité vivant dans la pauvreté. Ici encore, il n’y a aucune relation entre deux choses et comme le révèle l’histoire, la tendance veut que la population mette fin à l’échange en communiquant ses attentes et priorités dans les rues tout en revendiquant le renoncement des dirigeants au pouvoir.

Laza Marovola