Bons du Trésor par adjudication – Prédominance du secteur bancaire
Depuis quelques mois, la rareté de liquidités bancaires sur le marché des Bons du Trésor par adjudication (BTA) a amené le Trésor à diminuer ses annonces. L’arrivée de nouveaux produits financiers comme le Bon du Trésor Fihary (BTF) a également influencé le montant des annonces du Trésor sur ce marché.
Ainsi au cours du troisième trimestre de 2015, le volume des annonces a été de 96,1 pour cent des tombées, contre 107,2 pour cent durant le trimestre précédent, d’après la Banque centrale. De ce fait, le montant adjugé a nettement baissé sur cette période. En conséquence, le Trésor a procédé au remboursement net de BTA de 83,8 milliards d’ariary, réduisant par la suite l’encours global à 943,4 milliards d’ariary à fin septembre 2015, contre 1 027,2 milliards d’ariary à fin décembre 2014.
Durant le troisième trimestre de 2015, la demande du Trésor en moyenne par adjudication a été de 74,6 milliards d’ariary, n’ayant même pas couvert le volume des tombées, soit 96,1 pour cent, contre 107,2 pour cent sur le trimestre précédent. Cette situation a été liée à la baisse des liquidités disponibles mobilisables sur le marché des BTA. Les annonces du Trésor sur les neuf premiers mois de 2015 demeurent, par contre, supérieures à celles de la même période de 2014. En effet, en moyenne par adjudication, elles se sont chiffrées à 72,3 milliards d’ariary en 2015, contre 67,4 milliards d’ariary en 2014.
Le volume des tombées a été couvert à 106,1%. Au niveau de chaque maturité, la couverture des celles-ci a été effective pour les bons à 12 semaines et 24 semaines, soient respectivement 165% et 118,5% des tombées. Par ailleurs, les annonces sur les bons à 4 semaines et à 52 semaines ont été en dessous des tombées (respectivement 78,7 % et 88,9 %), eu égard aux nouveaux produits financiers dont les taux d’intérêt sont en concurrence avec ceux de ces bons. Ainsi, la part des annonces pour les bons de 52 semaines a été réduite à 37,5% du total, contre 46,8% de l’ensemble en 2014.
Soumissions
La baisse des soumissions sur le troisième trimestre a principalement conduit à la diminution des offres sur l’ensemble des neufs premiers mois de 2015. En moyenne par adjudication, le volume des soumissions est revenu de 73,2 milliards d’ariary au cours du deuxième trimestre à 56,4 milliards d’ariary sur le troisième trimestre. La liquidité est devenue de plus en plus rare surtout au niveau du secteur bancaire. Les offres bancaires ont ainsi représenté 76,1% des soumissions sur la période étudiée, contre 80,8% sur la même période de 2014.
Cependant, les soumissionnaires bancaires demeurent dominantes sur le marché des BTA.
Par rapport aux annonces, les soumissions globales sont restées élevées et supérieures à ces dernières au cours des trois premiers trimestres, soit 121,6 pour cent des annonces. Par maturité, toutes les soumissions ont couvert les annonces, sauf pour celles des bons à 12 semaines où elles ont été insuffisantes avec un taux de couverture de 82,9%. Par ailleurs, le profil des annonces a été quelque peu suivi par les investisseurs, soit une augmentation des soumissions sur les bons à 4 semaines et une réduction de celles des bons à 52 semaines.
Evolution des montants
En dépit de l’insuffisance des soumissions par rapport aux annonces, le montant adjugé n’a représenté que 95,5% des soumissions au cours du troisième trimestre de 2015. En effet, compte tenu de la gestion des charges d’intérêt, le Trésor a éliminé les offres assorties de taux jugés élevés. En moyenne par adjudication, le montant adjugé s’est replié à 53,9 milliards d’ariary au cours du troisième trimestre, contre 64,2 milliards d’ariary précédemment.
Du fait du volume des opérations pendant le premier semestre, cependant, le montant adjugé au cours des neuf premiers mois de 2015 a dépassé celui de la période similaire de 2014. En moyenne par adjudication, le montant adjugé a atteint 63,9 milliards d’ariary, contre 57,4 milliards d’ariary en 2014. Ce montant a représenté 93,8% des tombées et n’a couvert les annonces et les soumissions qu’en partie, soit 88,5% et 72,8%, respectivement. Les offres rejetées ont ainsi diminué et évaluées à 27,2% des soumissions, contre 37,7% de ces dernières au cours des neuf premiers mois de 2014.
Les proportions des bons à maturité plus courtes ont toutes enregistré une hausse par rapport à celles de 2014 à l’exception de la part des bons de maturité de 52 semaines qui s’est fléchie à 38,5% du total, contre 53,1% de l’ensemble un an plus tôt.
De même, du point de vue souscripteur, la part des banques a diminué à 76,9%, contre 81,2% au profit de celle des institutions financières non bancaires qui est passée de 15,7% à 20,5% du total de 2014 à 2015.
Le marché secondaire
Par rapport à celles de la période similaire de 2014, les opérations sur le marché secondaire sont restées presque stationnaires aussi bien en montant qu’en volume au cours des neuf premiers mois de 2015. La structure des transactions est dominée par les opérations des banques avec les ménages représentant près de 75% du total. En fait, cette situation traduit également les soumissions des banques effectuées pour le compte de leur client sur le marché primaire et dont les bons sont cédés sur le marché secondaire le jour même du règlement/livraison.
Evolution de l’encours global
Eu égard au niveau des tombées d’un montant de 1 362,1 milliards d’ariary ainsi qu’au montant adjugé de 1 278,2 milliards d’ariary, le marché des BTA s’est soldé par un remboursement net de 83,8 milliards d’ariary sur les trois premiers trimestres de 2015.
L’encours global s’est, de ce fait, replié à 943,4 milliards d’ariary à fin septembre 2015, contre 1 027,2 milliards d’ariary à fin décembre 2014. Imprimé par l’évolution de l’encours du secteur bancaire qui elle-même est dictée par le niveau des liquidités, l’encours global s’est d’abord inscrit en hausse pendant les cinq premiers mois pour se situer à 1 156,5 milliards d’ariary avant de se replier à 943,4 milliards d’ariary en fin de période. Par ailleurs, même en repli, la part du secteur bancaire reste élevée.
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