Plus d’arrestations pour la Police ?
L’appareil judiciaire est actuellement complètement bloqué à cause de la grève générale des greffiers sur tout le territoire en plus de celle des agents pénitentiaires. Résultats : plus de jugements et plus d’emprisonnement et puis l’évasion de 37 détenus de la prison de Toliara et l’escalade de la violence et de la terreur dans cette ville. Au début de leur grève, certains responsables au niveau de la prison d’Antanimora ont renvoyé des hommes chez eux pourtant coupables d’un délit ou d’un crime. En cette période et depuis le début de cette année, la lutte contre l’insécurité menée par les dirigeants n’est pas efficace et la population est encore loin de pouvoir dormir sur ses deux oreilles. Les attaques à main armée, kidnappings et meurtres sont le lot quotidien de la population et les choses semblent s’empirer dans la Capitale. On comptabilise 111 personnes placées en garde à vue, soit la capacité maximum des infrastructures de la Police nationale. Des responsables au niveau de ce corps ont annoncé que désormais, ils ne pourront plus procéder à des arrestations si les grèves des greffiers et surtout des agents pénitentiaires continuent.
Blocage politique
Si les éléments de la police nationale se trouvent dans l’incapacité de réaliser des interpellations à cause des cellules pleines, c’est vraisemblablement une bonne nouvelle pour les délinquants et autres criminels qui pourront s’adonner sereinement à leurs actes de banditisme. Cela signifie que le taux d’insécurité montera encore en flèche puisque les prisons refusent également les prisonniers. Si les forces de l’ordre ne peuvent pas courir après tous les criminels opérant dans la Capitale, la balle est aujourd’hui dans le camp des responsables étatiques qui doivent limiter les dégâts et éviter une catastrophe. Il s’agit aujourd’hui de répondre aux revendications pécuniaires et matérielles des agents pénitentiaires et si la Présidence a déjà sorti de la douane de Toamasina 5 véhicules d’occasion pour les leur offrir, le problème n’est visiblement pas résolu. 80 véhicules sont en réalité nécessaires sur tout le territoire. On peut donc blâmer la mauvaise gestion de crise, la lenteur d’exécution de certains dirigeants actuels pour mettre un terme à la grève paralysant complètement l’appareil judiciaire et augmentant le taux d’insécurité. Mais d’un autre côté, cet état de fait rapporté par la police nationale peut être considéré comme un chantage moral aux fonctionnaires du ministère de la Justice pour que ces derniers reprennent leur travail et leurs responsabilités respectifs pour éviter la recrudescence de l’insécurité.
Laza Marovola