Grève des agents pénitentiaires – 111 personnes gardées à vue dans les locaux de la police !
Ce débrayage commence à avoir un lourd impact pour l’administration publique entière : les cellules des commissariats de police sont complètement saturées et ces derniers ont annoncé officiellement qu’ils ne pourront plus accueillir de nouveaux … pensionnaires !
A partir de ce jour donc, les enquêteurs et la Justice seront obligés de lâcher tout le monde dans la nature, et ce, malgré la gravité des crimes commis et évidemment, les jours à venir seront bénis pour tous les malfaiteurs en tout genre. Dans ce cas, le pays va vivre dans la terreur absolue puisqu’en temps normal, l’insécurité a atteint un niveau jamais inégalé dans l’histoire de Madagascar. Ces dernières années, l’on recense quotidiennement des actes de banditisme graves dans les grandes villes si dans le milieu rural, les dahalo règnent en maître. Justement sur ce point, le monde rural de la Grande île vit actuellement au rythme imposé par le « fararano » au cours duquel chaque foyer a quand même de quoi remplir le ventre. Même si la saison n’a pas été aussi éclatante, les ménages commencent, avec la vente d’une partie de la production rizicole, à acheter des habits chauds en prévision de l’hiver mais aussi des appareils électroménagers basiques comme des assiettes et autres marmites, et même des transistors, ou encore des batteries solaires.
Syndrome de Toliara
De nombreux paysans arrivent dans la Capitale pour faire des emplettes et la fréquence des taxi-brousse venant des grandes plaines rizicoles de l’île atteste cette situation. Il faudra s’attendre donc à ce que les attaques de passagers à la sortie des gares routières d’Ambodivona, d’Antohomadinika et du Fasan’i Karana connaissent une hausse certaine en nombre mais aussi en … cruauté de la part des malfaiteurs. Mais de toute façon, ces biens achetés feront la joie des cambrioleurs et des dahalo dès leur arrivée à destination puisqu’il faut savoir que ces derniers veulent aussi faire la fête.
D’un autre côté, l’administration publique se trouve dans une position délicate face à cette situation puisque ces 111 « invités » ont un coût financier et empêchent le bon déroulement des activités du site qui les hébergent temporairement. On peut évoquer par exemple l’accroissement du nombre de policiers affectés à leurs gardes afin d’éviter la propagation du syndrome de Toliara dans la Capitale. Si jamais le cas se reproduit, c’est deux corps parmi ceux des forces de l’ordre qui seront complètement maculés d’insultes de la part de la population !
Pour information, ces 111 personnes placées sous mandat de dépôt mais qui se trouvent toujours aux mains de la police nationale se trouvent réparties dans plusieurs endroits : 61 au commissariat central de Tsaralalàna, 32 à la Brigade criminelle d’Anosy, 10 au commissariat du cinquième arrondissement de Mahamasina et 8 au commissariat du deuxième arrondissement d’Ambohijatovo.
J.L.R