Vie politique – Une semaine décisive
Outre les festivités du 26 juin, cette semaine sera marquée par la réunion du Groupe international de Contact sur Madagascar (GIC-M). Les résolutions qui seront prises à Addis-Abeba auront un impact considérable sur l’évolution de la vie politique nationale et notamment sur le processus de sortie de crise. La communauté internationale aura notamment à trancher sur deux points qui constituent des éléments de blocage à la tenue des élections. La Présidente de la Cenit en est consciente quand elle a rencontré les 41 candidats, vendredi dernier.
En effet, Béatrice Atallah a clairement indiqué que le pays a deux options : soit organiser des élections sans la communauté internationale soit avec celle-ci. Elle a notamment soutenu que « si Madagascar se décide d’être avec la communauté internationale, cette dernière impose diverses conditions qui rendent nécessaire le redressement des dysfonctionnements de certains détails techniques ». Et pour bien montrer que ce sera le cas, elle a indiqué qu’à cause des problèmes sur les candidatures d’Andry Rajoelina, Lalao Ravalomanana et Didier Ratsiraka et le report de la date du 24 juin, la communauté internationale a suspendu son financement de l’impression des bulletins uniques et du transport des cartes d’électeurs jusque dans les Districts.
Or, tous les acteurs de la vie politique malgache s’accordent sur le report des élections. Les conséquences sont donc en fonction des résolutions que prendra le GIC-M. Au cas où celui-ci ne soutient pas ce report, le processus électoral et plus largement la sortie de crise seront plus qu’hypothétiques. En effet, au cas où Madagascar se décide d’organiser les élections sans la communauté internationale, celle-ci suspendra définitivement le financement prévu, « les observateurs internationaux ne viendront pas et la sécurité du processus électoral sera hypothéquée. Le délai de report des élections sera plus conséquent », note la Ceni-T.
Addis-Abeba
En effet, Béatrice Atallah a clairement indiqué que « les élections sont nécessaires mais insuffisantes puisque le processus technique et le processus politique sont inséparables. Les élections ne sont que le début de sortie de crise et non une fin ». Or, c’est sur ces aspects politiques que les choses se grippent. Pour le moment, ni Andry Rajoelina, ni Lalao Ravalomanana et ni Didier Ratsiraka ne semble pas prêt à accepter l’injonction de la communauté internationale et une partie des entités politiques malgaches à se désister de la prochaine élection présidentielle. Cette semaine et après les résolutions du GIC, ils auront à confirmer cette position ou à l’infirmer. De leur décision dépendra la tenue des élections soutenues par la communauté internationale au cas où le GIC décide de réclamer leur forfait. Le 26 juin prochain, les yeux de la classe politique malgache seront donc braqués sur la capitale éthiopienne, là où la communauté internationale décidera du sort immédiat du pays sans que celui-ci soit invité.
L. Denis Alexandre