Plateforme Tafo Mihaavo – Atelier pour la réactualisation du cadre juridique du fokonolona
Le système juridique malagasy actuel a hérité à la fois du régime précolonial et des traditions de droit civil des colons français. Le cadre juridique actuel à Madagascar est né de la structure juridique imposé au pays pendant la colonisation. Toutefois la structure sociale et politique à l’époque précoloniale a facilité le système du conseil de village : le Fokonolona.
Ce contexte explique des notions comme « tsirairay sy ny daholobe », autour duquel s’articule le concept du « fihavanana ». Concept et notion qui, à travers d’autres tel le
« raharaha ikambanana », permettent d’identifier plus rapidement les problèmes qui vont faire partie de la sphère des causes communes. Raison pour laquelle, le Fokonolona est capable de s’organiser et de faire respecter les règlements et l’ordre dans le village, ainsi que l’organisation du travail d’intérêt commun. D’où naîtront la conception et l’approche Fokonolona du Général Ratsimandrava, se reconnaissant par le véritable esprit du Fokonolona comme « ala-olana, fihavanana, et raharaha ikambanana ». Faut-il rappeler ici que le Fokonolona, structure sociale basée sur les valeurs malagasy, est la structure la plus stable, la plus solide et la plus durable, acceptée par les communautés de base de Madagascar surtout quand le pays traverse une crise. Ni la colonisation, ni les régimes successifs n’ont pu l’effacer.
Relative à la gestion locale des ressources naturelles renouvelables ou la loi Gelose, la loi 96-025 n’y est pas allée par quatre chemins pour en faire un « véhicule juridique qui promeut la gestion communautaire ».
Indisponibilité des textes
Une gestion communautaire qui a contribué de manière significative à l’amélioration de l’environnement à travers la réduction des défrichements itinérants, le contrôle des exploitations illicites, des feux et de l’érosion dans et en dehors des aires protégées, à hauteur de 70% selon les recherches effectuées. Même si la Loi Constitutionnelle du 17 novembre 2010 évoque le rôle important du Fokonolona, elle ne suggère aucun moyen de mise en œuvre de la gouvernance et gestion communautaire durable, à l’heure actuelle, face au court-circuitage des processus institutionnels par la corruption, l’indisponibilité des textes de portée générale facilement compréhensible au niveau local, le Fokonolona à la fois concept, système de vie et patrimoine matérielle géographiquement organisée de la collectivité de base se trouve à la croisée du chemin.
Il ressort alors à travers une légalisation claire et nette, de renforcer la dynamique d’échange entre les Fokonolona concernés, les différentes autorités compétentes clés, et les partenaires techniques pour avoir la même vision consolidée pour la mise en place des textes juridiques régissant le Fokonolona, selon la plateforme Tafo Mihaavo, en conclave depuis hier dans la capitale.
Solo R.