Hémorragie dans nos parcs nationaux – 130 tortues malgaches saisies à Plaisance !
Incapacité et/ou complicité. Le trafic des ressources naturelles n’a jamais connu une hausse effrénée que durant le régime actuel et les ressources de notre cher pays sont dilapidées. L’or, les pierres précieuses, les bois de rose, les tortues sortent illicitement de Madagascar tandis qu’au niveau de nos frontières, elles restent plus passoires que jamais !
130 bébés tortues malgaches mesurant 6 à 15 cm ont été saisies par les officiers de l’Airport of Mauritius lundi dernier. Ces animaux étaient en transit pour Singapour. Ils se trouvaient dans la valise d’une ressortissante malgache qui a nié que les « marchandises » lui appartiennent. Les bébés tortues sont trouvés grâce au scanner et les policiers et les douaniers ont été alertés. Le service vétérinaire mauricien a été sollicité pour déterminer les espèces saisies. Ainsi, la malgache, propriétaire de la valise, n’a pas pu quitter l’île Maurice en émettant une lettre d’interdiction de sortie de territoire.
Les autorités mauriciennes sont perplexes du fait que ces espèces menacées d’extinction arrivent quand même à quitter Madagascar et en même temps, très inquiètes car l’île Maurice devient la plaque tournante de trafic entre Madagascar et l’Asie.
Sommeil profond
« Maurice est devenue une plaque tournante pour le commerce illicite d’animaux entre Madagascar et les pays d’Asie. Le transport de choix pour ces animaux reste la voie aérienne. Il y a une grande demande pour les tortues, notamment les Radiated Tortoises (Radiata), les Ploughshare Tortoises (Angonoka) et les Pyxis Tortoises (tortue araignée). C’est un business fort lucratif », annonce le Dr Vikash Tatayah, Conservation Director de Mauritian Wildlife Foundation, à defimedia.info. Rappelons qu’en mars dernier, 145 tortues malgaches ont été saisies à Mumbai et encore une fois, le colis est passé par l’île Maurice ! Par contre, la partie malgache, à savoir le ministère de l’environnement, de l’écologie et des forêts, reste sans voix et aucune mesure n’a été prise jusqu’ici. De même du côté de la douane de Madagascar et de nos garde-frontières, c’est toujours le même constat : les responsables se trouvent dans un sommeil bien profond ou d’une léthargie manifeste. Pire, les mauvaises langues estiment que le scanner utilisé à l’aéroport d’Ivato ne peut pas détecter ni les animaux, ni les autres ressources naturelles exportées illicitement.
Luc Matthieu – Rasolo