Mouvement populaire – Alain Ramaroson promet une descente dans les rues
Les personnalités politiques influentes et connues comme étant des nationalistes ont pu déposer, hier, des gerbes à la place du 13 mai, et ce, malgré les différentes menaces de la préfecture de police et de l’organe mixte de conception. La commune urbaine d’Antananarivo a ouvert le portail en laissant les politiciens accéder au parvis de l’hôtel de ville. Alain Ramaroson, Harinaivo Rasamoelina, Lalatiana Ravololomanana, Sarah Rabeharisoa et maitre Willy Razafinjatovo ont été présents sur place, accompagnés par leurs proches collaborateurs. « La lutte du 13 mai n’a jamais été achevée. Nous avons le devoir de la continuer. La suite sera une descente dans les rues à travers toute l’île ». C’est le principal message du nationaliste Alain Ramaroson lors de son dépôt de gerbes à la place du 13 mai Analakely, hier, à l’occasion de la commémoration du mouvement populaire de 1972. Alain Ramaroson a été clair en précisant que le régime Rajaonarimampianina n’a plus le soutien populaire. « S’il y a un sondage fiable à Madagascar, il est certain que plus de 95 % de la population diront avoir marre de ce régime qui se vante d’être élu démocratiquement », enfonce-t-il. Pour lui, il est temps de s’engager dans une lutte démocratique en utilisant littéralement l’article premier de la Constitution qui précise que « le pouvoir appartient au peuple ». Cette position d’Alain Ramaroson est appuyée par Harinaivo Rasamoelina qui a lancé un appel solennel à la population malgache pour une révolte par tous les moyens existants. « On va passer à la vitesse supérieure », confie-t-il, discrètement, à quelques journalistes. Même décision pour Lalatiana Ravololomanana, la tête de la plateforme de l’opposition, qui a fortement critiqué l’actuelle Constitution. « C’est une Constitution qui a été votée durant le régime transitoire unilatéral. Nous ne battons pas avec les personnalités, mais contre la Constitution », explique-t-elle. Une manière de souffler indiscrètement que l’opposition rejette l’actuelle constitution, qui n’est autre que la base fondamentale de cette quatrième République. Par contre, la surnommée dame de fer n’a pas encore osé préciser sa position sur la question cruciale de l’exigence du départ du chef de l‘Etat. Enfin, Sarah Rabeharisoa a insisté sur l’importance de la lutte contre la corruption. Elle campe sur sa position selon laquelle, celui qui est actuellement à la tête du pays doit montrer l’exemple et doit quitter le pouvoir.
Dominique Val