Apparemment, ni le Premier ministre et ni le ministre des Transports ne sont au courant des démarches déjà entamées par Léon Rajaobelina, Pca d’Air Mad. Ce dernier ainsi que le Dg canadien de la compagnie aérienne ont envoyé une lettre et un prospectus à 35 investisseurs. En somme, l’avenir d’Air Mad est derrière lui !

Il n’y a pas si longtemps, précisément au lendemain de la formation du nouveau gouvernement, Mahafaly Olivier Solonandrasana a nié une possible privatisation de la compagnie aérienne nationale. Et grand fut l’étonnement des observateurs de la vie de la Nation en ayant découvert que le Président du conseil d’administration d’Air Mad ainsi que le Dg ont déjà envoyé une lettre précédée d’un prospectus à de probables investisseurs. Bizarrement, ce prospectus est plein de fautes  et on parle d’Iveco comme notre premier aéroport et non d’Ivato, ou encore de Mahayana pour Mahajanga. Léon Rajaobelina a donc signé la missive les yeux fermés et  a pensé qu’il n’était pas nécessaire de la relire. D’ailleurs, aucun malgache ne l’a fait.  Selon le site madagate.com, ce « prospectus » est l’œuvre de la société de consultation internationale Troyavi Aviation Consultants Jlt basée à Dubaï. Pire, certains oublis et erreurs passent mal aux yeux de tout le monde puisqu’ils ne sont pas des moindres. L’avion Atr 72 500 de la compagnie ne figure pas par exemple dans la liste des aéronefs tandis que le « current schedule » ne montre aucun Boieng737- 800, mais parle plutôt de Boeing737- 300.

Anomalies

Cela démontre que les techniciens nationaux ont été laissés de côté lors de la confection de ce document, sinon ce genre d’erreurs aurait été relevé et corrigé. Du coup,  beaucoup se demandent si cela n’est pas une affaire de « vazaha » et du conseil d’administration de l’Air Mad uniquement.

D’un autre côté, il faut se rappeler que ce Directeur général canadien avait été dégagé de la compagnie aérienne capverdienne, le personnel l’ayant trouvé incompétent tandis qu’un technicien spécialiste étranger au pays, qui est de passage donc, a relevé les anomalies suivantes existant chez Air Madagascar, depuis que Gilles Filiatreault est à sa tête. Effectivement, un avion Airbus A340 est au parking depuis la suspension de la ligne Asie et on continue le paiement des loyers tandis qu’un autre A340 n’assure plus que 2 vols par semaine sur la France. Il faut savoir qu’au minimum, un A340 doit faire 4500 heures de vol par an avant d’être rentabilisé alors que pour celui qui assure les 2 vols pour la France, il ne fait qu’environ 2300 heures par an ! Et ce ne sont que des exemples.

Bref, voilà pourquoi on s’enfonce dans la m…, même si un vazaha se trouve à la tête de la compagnie. Pour beaucoup, Léon Rajaobelina aussi n’est pas non seulement apte à assurer sa fonction, mais serait complice de ce désastre !

Luc Matthieu