Secteur élevage – Menacé par l’insuffisance d’infrastructures
Selon les dernières données publiées par le Programme d’appui au développement rural (PADR), le secteur de l’élevage dans la Grande île est en chute.
Le cheptel porcin a notamment diminué de 50.000 têtes entre 1999 et 2010 (850 000 têtes recensées en 1999). Il en est de même pour le cheptel bovin qui ne représente même plus la moitié de la population alors qu’il était au même nombre que la population durant les années 70, a précisé le PADR.
Selon les estimations, huit malgaches sur dix sont des ruraux. Et presque autant de personnes pratiquent l’élevage pour leur propre consommation et pour la vente dans plusieurs régions de l’île. Seulement le manque d’infrastructure et d’organisation dans la filière des élevages bloque le développement du secteur, avec des conséquences sur la sécurité alimentaire des ménages, mais également sur les activités économiques en milieu rural.
En effet, l’élevage n’est pas une activité totalement à part dans le sens où il ne constitue pas la principale activité pour la grande majorité des paysans mais il est étroitement associé à l’agriculture. L’élevage intéresse cependant 72% des ménages ruraux malgaches que ce soit de basse-cour ou de gros bétail (INSTAT, 1999) ; et il constitue la principale source de revenu pour une bonne partie de la population rurale. Mais aujourd’hui, le cheptel d’élevage est de moins en moins important et ne suit plus l’accroissement de la population qui est de 2,9%, souligne toujours le PADR.
Consommation et commercialisation
Par ailleurs, la consommation de viande et de produits dérivés de l’élevage a connu une forte baisse. Selon le Fonds des Nations Unies pour l’Alimentation (FAO), 7,3kg de protéines animales par habitant par an sont nécessaires alors qu’actuellement le niveau de consommation de produits carnés des ménages malgache n’est que de 5kg par habitant par an. Concernant la commercialisation, le manque d’infrastructures limite la commercialisation des bovidés entre les régions et les « fivondronana ». Un des principaux problèmes de la commercialisation des produits d’élevage est l’insuffisance des marchés de bétail dans les zones où le cheptel est important. Au total, 71% des communes réparties dans 21% des « fivondronana » ne disposent pas de marché hebdomadaire de bétail. Pour les communes qui n’ont pas d’accès à des infrastructures de commercialisation, les ventes sont surtout destinées à la consommation locale, aux cérémonies traditionnelles et aux rituels funéraires. Par conséquent, ce sont surtout les intermédiaires qui tirent profit du marché.
En outre, la contribution de l’élevage au Produit Intérieur brut (PIB) est en constante diminution, passant de 15% à 4% entre l’année 2000 et 2011 selon le ministère de l’Elevage. L’élevage malgache représente pourtant un énorme potentiel et doit être au cœur des efforts visant à améliorer les moyens d’existence des ménages ruraux, a mentionné le ministère de tutelle.