Un problème, une solution ?
C’est à une citation du légendaire Bob Marley que l’on peut se référer et non il ne s’agit pas du célèbre « no woman, no cry ». Ce dernier avait dit un jour, paraît-il parce qu’on ne l’a pas personnellement connu, que « s’il y a un problème, il y a toujours une solution. Et s’il n’y a pas de solution, c’est qu’il n’y a pas de problème » tout simplement. Cela peu sembler un peu simpliste mais quand on y réfléchit bien, c’est la vie elle-même qui est une interaction entre pôles opposés. Il y a le négatif et le positif, le jour et la nuit, la mort et la vie, le bien et le mal, donc solutions et problèmes. La situation aux Pays-Bas en ce moment illustre bien ces dires du reggae-man. Pour ceux qui ne le savent pas, les Pays-Bas viennent de connaître un moment historique, une situation que l’on n’aurait jamais pu imaginer. En effet, le pays vient de fermer il y a quelques jours huit prisons tout simplement parce qu’elles se sont retrouvées vides. Chez eux, il y a aujourd’hui davantage de gardiens de prison que de prisonniers : 9 914 gardiens de prison pour 9 710 prisonniers selon des chiffres du ministère de la Justice néerlandaises publiés à la mi-avril. Des matelas repliés sur les couchettes, des bureaux vides, des cloisons nues : les places ne manquent pas comme à la prison de Norgerhaven, dans le nord des Pays-Bas. Voici donc qui pose problème car plusieurs emplois devront être supprimés, du fait que les prisons vont fermées. Mais une alternative a été trouvée par les autorités néerlandaises : louer les prisons et en faire des lieux de séjour temporaire pour les immigrés et les sans abris. Et oui, il ne faut pas être un génie pour trouver une solution comme celle là. Ce choix avantage l’Etat sur tous les plans, et on ne devra donc pas passer par la case suppression de poste.
Des choix intelligents comme cela, plusieurs dirigeants l’ont fait dans le monde. Les uns ont choisi de recycler les excréments humains pour en faire de l’énergie. Les autres ont décidé de nettoyer les rues au lieu de faire une fête somptueuse le jour de la commémoration de l’indépendance, cela étant jugé indécent par le président même du fait que le pays concerné est encore considéré comme pauvre. Des choix intelligents comme cela, plusieurs dirigeants dans le monde l’ont fait, sauf ici chez nous. Et ce manque de perspicacité se retrouve à tous les niveaux. Dernièrement, le système de parking utilisé dans la capitale en a fait parler plus d’un. En effet, la mauvaise gestion de ces parkings se répercute chez l’usager de bonne foi qui écope sans le vouloir d’une contravention. Et comme solution à cela, on a doté la société en charge des gestions de ces parkings une « police ». Chose qui paraît tout à fait incongrue à tel point que les internautes se sont déchaînés sur les réseaux sociaux pour critiquer cette initiative. Mais ce n’est pas le seul exemple qui désavoue Bob Marley ici bas. Jusqu’à maintenant, les tenants du pouvoir n’ont rien proposé face aux avalanches de contestations sociales et de grèves. Tous les corps de métiers sont presque touchés, et on sait combien le corporatisme est fort à Madagascar. Pour répondre à cela, on a invoqué les dessous politiques que ces revendications cachent. Cette peur bleue n’est donc pas encore partie. Cette peur que la plus petite banderole puisse renverser tout un régime, qui pourtant se targue d’avoir remporté haut la main les dernières élections. Cette peur bleue des rumeurs sur un complot élaborant un coup d’Etat qui va, selon les rumeurs, « arriver comme un voleur : sans prévenir ». Si au moins on avait des têtes pensantes qui pourraient rendre n’importe quelle situation profitable. Comme aux Pays-Bas où pourtant la Marijuana a été légalisée, et pourtant le taux de criminalité est en baisse et le nombre d’individus incarcérés se trouve inférieur au nombre des agents pénitentiaires. En parlant de cela, les agents pénitentiaires chez nous ne sont toujours pas satisfaits par rapport à leurs revendications. Quoique ce n’est pas étonnant vu que Bob Marley a tort à Madagascar. La seule vraie solution que les dirigeants actuels ont trouvé jusqu’ici, c’est de jeter la faute aux autres à travers des rumeurs et des tracts répandus dans la rue que seul le crédule mal informé croira. Et à force de crier au loup par ci et par là, personne ne les écoutera plus au moment ou le loup viendra pour de vrai dévorer le troupeau. Et une fois de plus, il n’y aura aucune solution que ces derniers trouveront pour se sortir d’affaire.
En tout cas, les Pays-Bas et sa capitale Amsterdam se trouvent bien loin de chez nous, avec une réalité toute autre. Là-bas, les prisons ont une salle d’activité où les détenus qui restent peuvent venir regarder la télé, jouer au ping-pong ou même faire la cuisine, une fois par jour. Serait-ce imaginable un jour à Madagascar ? Appelez une voyante pour nous le dire parce que jusqu’ici, des tas de problèmes et pas de solutions disait Bob Marley au sujet de Madagascar.
Ny Aina Rahaga