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Dimanche 24 Novembre 2024

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Dadavy – Le patriarche de la scène humoristique célèbre ses 50 ans de carrière

Vieux ? C’est peut-être le cas, mais il est toujours énergique, plein d’inspiration et l’idée d’arrêter l’art de la scène ne lui est jamais passée par la tête. Même la nouvelle génération le connaît puisqu’on l’entend tous les jours à la radio nationale. Lui c’est Dadavy ou David Jean Randriantsoavina de l’état civil, l’initiateur de la célèbre émission « Sary indray mipika ». Cette année, notre homme célèbre ses 50 ans de scène et il ne faut pas oublier qu’il a dû passer par plusieurs choses et franchir plusieurs étapes avant d’arriver à ce stade. De plus, rares sont les artistes qui arrivent à tenir aussi longtemps sans changer de casquettes. Ce qui rend unique ce personnage, c’est que ses numéros ne sont en aucun cas salés, contrairement aux humoristes en herbe qui choisissent cette option. A l’époque et la culture dans laquelle il a grandi, la censure était appliquée de manière stricte, mais peut-être aussi qu’il dispose de cette qualité  de transmettre la joie de vivre à ses spectateurs ou ses auditeurs. Il ne faut pas surtout oublier que Dadavy est un homme passe-partout en ce qui concerne l’art de la scène car il fait à la fois le clown, la pantomime, des danses burlesques, les chansonnettes  déguisées et bien sûr des animations privées ou publiques. Un demi siècle, ce n’est pas rien… l’artiste en personne est venu dans notre desk pour répondre à quelques questions. Interview.

 

Madagascar Matin (MM) : Comment êtes-vous devenu humoriste ?

Dadavy : Depuis mon enfance, on m’a toujours dit que j’avais du talent pour faire rire mes camarades de classe ou dans la famille. Pourtant, l’idée de devenir un humoriste ne m’a jamais traversé la tête même si je n’ai raté aucun spectacle d’humour dans la Capitale. Je me rappelle bien lorsqu’on était parti pour un camp scout. Lors d’un feu de camp où nous jouons un jeu qui consiste en fait à faire rire les camarades, mon chef ne m’autorisait plus à y participer. A chaque fois, même si mon tour n’est pas encore arrivé, je faisais déjà pleurer de rire mes compagnons. Tout cela pour dire que j’avais déjà en moi le talent. Mais c’est le passage du Circo Brazil à Madagascar qui a surtout éveillé ma passion pour cet art. J’étais tellement fasciné par ce clown et ses numéros ainsi que ses gestuelles et mimiques. Ce qui m’a surtout impressionné était l’homme sans os : il bougeait comme il n’avait pas de squelette. Juste arrivé à la maison, je me suis précipité à refaire les mêmes gestes et comme par magie, mon pied a réussi à se lever sur mon cou. Et tout le monde était bien surpris.

Mes frères étaient tout aussi passionnés par cet univers circassien que je ne l’étais. Un jour, nous avons décidé de participer à un petit spectacle ensemble. Arrivé à Riankira Ambohijatovo Avaratra, Randrianjanaka Raymond Nestor, mon grand frère, a insisté pour que je refasse le même numéro et soudain, le public était si diverti et heureux à la fois à l’idée de me voir sur les planches. C’était le 5 juin 1966, mon frère a commencé à peindre mon nez en rouge, mes yeux en bleu et ma bouche en blanc puis m’a enfilé un costume de mon grand-père. C’est là qu’on créa notre groupe dénommé David Randria composé d’Edmond, de Randrianjaka et de moi-même, David, d’où l’appellation de la formation. En fin de compte, c’était mon grand frère qui m’a poussé à devenir ce dont je suis devenu.

 

MM : Pouvez-vous expliquer l’origine du nom Dadavy ?

Dadavy : Il n’y a pas trop d’historique ou de messages cachés dans ce nom. En réalité, après quelques refoulements  de spectacles, mes frères ne pouvaient plus continuer la scène pourtant  des entreprises, des églises, des écoles nous demandaient pour des événements. J’étais donc obligé de chercher mon propre nom d’artiste. J’ai essayé de tirer un pseudonyme à partir de mon propre nom : Divad, Vidad, Dadiv, Dadavi… finalement j’ai choisi le dernier en changeant le « i » en « y ».  Et ce personnage est né.

 

MM : Pour vous, qu’est-ce que le métier d’humoriste ?

Dadavy : Il s’agit, par vocation, de faire rire ses contemporains, voire les générations suivantes. Il s’agit, par essence, d’exploiter un don, et par la pratique, d’en vivre sans avoir l’impression de travailler.

 

MM : Pensez-vous que l’humour soit un don ou est-il possible

d’ « apprendre à faire rire » ?

Dadavy : On peut sans doute apprendre un texte humoristique, des attitudes drôles, des intonations amusantes qui pourraient faire rire, mais il manquera toujours la sensibilité indispensable pour toucher l’âme du public. La différence entre l’humoriste formé et l’humoriste natif est la même que celle qui existe entre le peintre en bâtiment et l’artiste peintre. Tous deux peuvent exécuter, l’un un travail parfait, l’autre une œuvre de génie et pourtant ils sont peintres tous les deux.

 

MM : Quelles difficultés avez-vous rencontrées dans votre carrière?

Dadavy : Le plus difficile est sans doute, pour moi, de devoir me renouveler régulièrement. En effet, la médiatisation relativement importante de mes spectacles m’oblige à écrire de temps en temps.

 

MM : Au total vous avez produit aux moins 8760 « Sary indray mipika » y compris les rediffusions, comment trouvez-vous l’inspiration pour les écrire ?

Dadavy : Au début, il était très difficile voire même impossible pour moi d’écrire un sketch tous les jours. Mais après quelques éditions, j’ai trouvé la technique : je m’inspirais de la réalité, de la vie quotidienne tout en trouvant ses côtés drôles. Par exemple, tu parles avec moi durant trois petites minutes, je trouverais quelque chose de comique dans notre discussion. Je n’ai plus qu’à l’étudier puis à l’arranger pour en faire une bonne blague.

 

MM : Aujourd’hui, vous vous affichez avec la nouvelle génération humoriste, comment les trouvez-vous en général ?

Dadavy : Bonne question ! Je suis à la fois étonné mais aussi ravi puisqu’elle apporte une nouvelle aire dans cet art. Je trouve que les artistes humoristes en herbe sont aujourd’hui très ouverts et parfois « insolants». Mais pas dans le sens négatif, je trouve qu’ils n’ont pas peur de s’exprimer à travers leurs sketchs ou numéros. Ils parlent par exemple de sexe ou de politique, des sujets vraiment tabous à notre époque où la censure était omniprésente. En 1970, on avait peur de parler des personnages politiques, d’imiter leurs voix ou faire leurs gestuelles. Contrairement à aujourd’hui, ils peuvent tout faire grâce à la liberté d’expression. Par ailleurs, je vois aussi qu’ils sont très talentueux, n’empêche que certains n’ont pas trop le sens de créativité. D’ailleurs, je suis enchanté d’avoir été l’invité du festival du rire 18.mg qui m’a aussi appris beaucoup de choses.

 

MM : Selon vous, quelles sont les qualités nécessaires pour devenir humoriste ?

Dadavy : Une connexion particulière entre les oreilles, les yeux et le cerveau permettant d’engendrer un esprit bouffon à l’attention d’un public captivant et captivé…

 

MM : Côté voyages ?

Dadavy : C’est toujours très plaisant et vivifiant pour moi de voyager, car cela développe ma perception du monde et favorise ma découverte d’autres cultures utiles à cet art que je pratique. J’ai beaucoup voyagé en spectacle. Durant ses 50 ans de scène, j’ai réussi à visiter toutes les régions de la Grande île. Pour les tournées internationales, j’étais déjà allé à Niger lors de la Foire Panafricain en septembre 1976 et en Indonésie avec le président de la République en novembre 2008.

 

MM : Quels conseils pourriez-vous donner à un jeune qui débute ?

Dadavy : Tout d’abord, ne pensez-même pas à devenir humoriste  si vous n’aimer pas cet art. C’est par amour qu’on réussit à devenir un excellent amuseur. Certains pensent, avant d’entamer leur carrière, d’imiter un personnage pour débuter. Non ! Il ne faut jamais faire cela… on doit tout simplement apprendre la base ou s’inspirer de l’artiste qu’on aime, mais non pas de le copier. Et la dernière chose, il faut aimer ce qu’on fait et être sûr de soi même.

 

Propos recueillis par Tahiana Andrianiaina

 

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