Air Madagascar – La langue de bois de Léon Rajaobelina !
Léon Rajaobelina et les autres membres du CA de la compagnie aérienne nationale ont donné une interview exclusive à un organe de presse proche du pouvoir. Le but est évidemment de se débarrasser, pour le Pca d’Air Mad, de cette étiquette collée depuis peu de « mpivarotra tanindrazana » par les observateurs. Mais apparemment, l’exercice n’a convaincu personne.
Léon Rajaobelina s’est mis sur son trente-et-un pour faire face à la caméra d’une station de télévisée locale hier mais bizarrement, l’interview ne s’est pas déroulé ni dans son bureau de président de conseil d’administration, ni dans les locaux de l’Air Madagascar. En tout cas, le sujet est bel et bien la compagnie aérienne qui se trouve dans un état lamentable actuellement. Le Pca est ainsi sorti de sa tanière après les attaques médiatiques de ces derniers jours l’accusant d’être la tête pensante en même temps que la cheville ouvrière de la privatisation de la compagnie nationale, ce qui lui a valu l’étiquette citée plus haut. Savamment orchestrée, sa stratégie de communication n’a fait appel qu’à un seul et unique organe de presse, et du coup, beaucoup ont pensé qu’apparemment, l’homme n’aime pas trop la foule de journalistes souvent présente dans ces cas-là. Avec la trentaine de radios de proximité, la dizaine de stations télévisions, la vingtaine de quotidiens recensés dans la Capitale, les quelques sites d’information online et surtout facebook, il faut dire que le 4ème pouvoir est devenu le 193ème fokontany d’Antananarivo.
Plus amples explications
Et qu’est-ce que ça gueule tous les jours sans oublier les tapages nocturnes provoquées par les journaux télévisés et autres émissions radiophoniques ? Le mélange donne évidemment des maux de tête impossible à soigner avec du paracétamol, spécialement quand le nom du concerné est cité. Par conséquent, Léon Rajaobelina s’est trouvé dans l’obligation d’apporter de plus amples explications sur ces fameuses lettres envoyées à des « investisseurs » où était écrit noir sur blanc le mot … privatisation ! Pour beaucoup, cela veut tout simplement dire vente à des étrangers puisque la missive signée par le Pca n’a jamais été adressée aux nationaux. Lors de cet interview, ce dernier a parlé d’appel d’offres international qui s’inscrit dans le cadre du redressement de la compagnie et en aucun cas, de privatisation. Bref, l’art de prendre la population malgache pour des c… et pour une bande d’ignorants incapables de traduire une lettre écrite dans la langue de Shakespeare.
En tout cas, le syndicat du personnel d’Air Mad n’a pas gobé ce jeu de mot et donne rendez-vous à tous les agents de la compagnie ce jour au Kianjan’ny kanto de Mahamasina.
Luc Matthieu