Mahajanga – L’Artec veut fermer M3TV et Viva !
L’Autorité de régulation des technologies de communication (Artec) – la remplaçante de l’Omert – menace de sceller les émetteurs des stations radios M3TV et Viva de Mahajanga. On avance un empiétement de fréquences qui ont été attribuées depuis plus d’une quinzaine d’années ! En réalité, on serait en passe de museler la presse alors que les mouvements de contestation grandissent de jour en jour.
Les mêmes méthodes de fermer la gueule de la presse privée indépendante reviennent comme du temps de la fin de règne de Marc Ravalomanana. On se rappelle qu’en ces temps-là, on a rendu muet 3 radios privées de Toamasina dont le Sky fm de Roland Ratsiraka, la radio feon’i Toamasina de Fulgence Fanony et la radio Ny Antsika. Evidemment, la situation était trop chaude dans la Capitale et fermer des radios aurait ressemblé à une attaque frontale contre la population tananarivienne.
Cette fois-ci, ce sont les habitants de Mahajanga qu’on défend d’écouter les radios de M3Tv, le M3fm donc, et Viva. M3TV appartient au groupe Sodiat tandis que Viva à celui d’Injet et ces dernières émettent respectivement sur la fréquence 105 et 103, depuis plus 17 ans pour la première et depuis 5 ans pour la seconde. Bien sûr, ce sont les autorités compétentes elles-mêmes qui les ont octroyées à ces radios et bizarrement, aucun problème n’a été constaté.
Matériels numériques
Cette semaine, l’Artec déclare un empiétement de fréquences entre ces deux radios et celle de l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne (Ascena) dans la Cité des fleurs. Dans cette localité, l’agence africaine émet sur la fréquence 108 ! Officiellement, c’est pour cette raison que l’Artec veut sceller les émetteurs de M3tv et Viva, ce qui étonne plus d’un, notamment le monde du média à Madagascar puisque les matériels utilisés sont actuellement numériques où techniquement, les « ballades » de fréquences sont quasi-impossibles. Du coup, beaucoup se rappellent de l’injonction du secrétaire général de l’Onu, de passage chez nous la semaine dernière, et concernant le respect du droit à l’information, de la liberté de la presse et d’expression. En réalité, Ban Ki-Moon a déjà compris que le régime serait tenté de museler la presse, notamment celle privée et indépendante, et ce, face aux difficultés énormes auxquelles il fait face mais aussi et surtout face à l’augmentation des mouvements sociaux et syndicaux de ces dernières semaines.
En tout cas, ce sera le signe de l’hallali si l’Artec procède effectivement à la fermeture de ces radios, même si elles se trouvent en province et encore une fois, une violation flagrante de la Constitution.
Ariane Valéry