Gmt-Adopt – Les natifs de Toamasina haussent le ton
Des membres de l’association Gasy Masimandidy amin’ny Taniny (Gmt) et de l’Association des originaires de la province de Toamasina (Adopt) ont tenu une conférence de presse hier au Radama Hotel. L’objet de la conférence étant de dénoncer les injustices dont ils ont été les victimes depuis plusieurs années. Les représentants du Gmt ont affirmé que près de 65 000 personnes membres de l’union sont présentes dans la capitale depuis près de 2 mois. Le Gmt regroupe les employés ayant des différends avec notamment la Société de Manutention des Marchandises Conventionnelles S.A. (Smmc), la Madagascar International Container Terminal Services Ltd (Mictsl), l’Otiv réseau Acoa Toamasina et Ambatovy. Ainsi, la Gmt a formulé plusieurs revendications à l’endroit de ces derniers dont la réintégration immédiate des 193 employés licenciés abusivement par Smmc et Mictsl ainsi que le paiement d’une somme individuelle de 12 millions d’ariary aux « zanaky Toamasina », environ 8 000 personnes, licenciés par Sherritt. Les représentants de la Gmt ont d’ores et déjà cherché à établir un dialogue avec les responsables étatiques mais aucune suite n’a encore été donnée jusqu’à aujourd’hui.
Problématique du port
La Gmt ainsi que l’Adopt ont aussi évoqué le cas du projet d’expansion du port de Toamasina. Il a été rappelé qu’en 2004, le port a été divisé par le pouvoir de l’époque en trois, à travers Smmc qui se charge maintenant des marchandises conventionnelles, Mictsl en charge des containers et qui a été cédée au groupe Tiko, ainsi qu’une société philippine et la Société du Port à gestion Autonome de Toamasina (Spat) qui est l’autorité portuaire. Ce fractionnement en trois du poumon économique de la Grande ile, réalisé en 2003 par les tenants du pouvoir de l’époque, s’est fait dans le but d’octroyer le contrôle du port à quelques individus. C’est l’une des sources, selon toujours la Gmt, de la pauvreté croissante de Madagascar et qui creuse de plus en plus l’écart social entre les dirigeants et le peuple. Actuellement, le projet d’extension du port est aussi contesté par l’Adopt qui invoque des impacts environnementaux. En effet, les dégâts pourraient être désastreux pour la ville de Toamasina. Le projet prévoit la construction d’un port sec qui impliquerait le remblai du récif corallien protégeant les rivages de la ville. L’Adopt a proposé en alternative la construction d’un port en eau profonde à la baie d’Ivondro pour une profondeur de 18 mètres. Ce qui ne nécessitera aucun remblai tout en permettant d’accueillir de plus grand cargo et en offrant une proximité à la société Sherritt. Mais bien sûr, cette proposition n’a reçu aucune considération jusqu’ici.
Ny Aina Rahaga