Grand Sud – Démarrage imminent des actions durables
Sur les 900 millions de dollars espérés, selon les résolutions de la concertation nationale tenue au mois de février dernier, 15 millions sont déjà disponibles, outre bien sûr les mesures d’urgence qui représentent une partie des engagements des différents ministères. I est ainsi temps que les travaux débutent !
Ces prochaines semaines, plusieurs chantiers vont démarrer dans le Sud dans le cadre des résolutions prises à l’occasion de la concertation nationale pour la recherche de solutions durables aux problèmes récurrents du Sud. Organisées les 19 et 20 février 2016 à Ambovombe Androy, par le ministère de la Population, de la Protection sociale et de la Promotion de la Femme (Mppspf) et le ministère de l’Economie et de la Planification (Mep) et sous l’égide du Gouvernement, ces journées de concertation ont abouti à la signature par 10 Ministres, d’une Déclaration d’engagement qui n’est autre qu’un condensé des propositions émanant de la population locale.
Le document a été présenté au Président de la République le 22 février au Palais d’Etat d’Iavoloha. Il a fait l’objet d’une communication verbale approuvée en Conseil du Gouvernement le 23 février et en Conseil des Ministres le 24 février. Le ministre Onitiana Realy a tenu une réunion de travail avec Coralie Gevers, le Country Manager de la Banque mondiale à Madagascar le 25 février.
Procédures officielles
Le plan de mise en œuvre des solutions durables pour le Sud est inscrit dans les documents sectoriels au menu de la Conférence des bailleurs et des investisseurs (Cbi) prévue à Paris. Le 28 avril, une rencontre entre le Gouvernement et le comité de coordination de la Cbi a précédé la réunion du Groupe de dialogue stratégique (Gds) réunissant le Gouvernement et les Ptf les 9, 10 et 12 mai derniers. Toutes ces étapes précèdent le déblocage par les bailleurs de fonds, d’une enveloppe destinée au démarrage des premières actions. Les besoins en investissement dans le Sud sont estimés au total à 942,155 millions Usd, dont 10,837 millions Usd consacrés au social. A l’heure actuelle, le financement déjà acquis s’élève à 15,263 millions Usd. De ce fait, quelques 926,918 millions Usd restent à trouver pour couvrir la totalité des besoins du Sud.
Parallèlement à ces procédures officielles et administratives, et en attendant la sortie de terre des chantiers et la concrétisation des projets durables, chaque ministère a déployé immédiatement sur le terrain, d’importantes mesures d’urgences sur une période de 100 jours (qui expire le 30 mai prochain) : distribution de 500 tonnes de vivres, mise à disposition d’assistants nutritionnels et d’équipes sanitaires mobiles dans 7 districts, approvisionnement en aliments thérapeutiques et en médicaments, dotation de citernes pliables dans plusieurs fokontany, et entre autres, dotation de 1000 chèvres pour les éleveurs.
Affronter au mieux la prochaine saison sèche
Rappelons que la concertation nationale d’Ambovombe, a vu la participation quotidienne de 300 personnes. Représentants des villages victimes de l’insécurité alimentaire, associations, société civile agissant localement, experts, ingénieurs, techniciens, partenaires techniques et financiers ont recensé plusieurs solutions durables dont l’approvisionnement en eau du Grand Sud à travers la réhabilitation, la construction et la pérennisation d’impluvium, la micro-irrigation, l’adduction d’eau à travers la réalisation de barrages, de pipeline et le transfert depuis l’Efaho, Benamba, Menarandra, Mandrare, Manambovo.
On citera aussi la désalinisation de l’eau de mer, la réhabilitation des Rn10 et Rn13, la réhabilitation ou la construction de puits pour l’agriculture, l’élevage et la pêche ou encore le reboisement à grande échelle. En plus de la mission de coordination qui lui a été confiée, le Mppspf s’attache à l’élargissement du dispositif de Transfert monétaire « Vatsin’ankohonana » à la région d’Androy. L’ensemble des dispositifs en faveur du social pour les individus les plus vulnérables dans le Sud figure parmi les premiers chantiers à démarrer dans les plus brefs délais, dès que le financement est débloqué par les bailleurs de fonds.
Ce début du second semestre – correspondant à l’avant-veille de la période dite de soudure – est le moment idéal pour aider la population à affronter au mieux la prochaine saison de sècheresse qui commence habituellement vers le mois d’octobre chaque année. Les mesures d’anticipation et d’accompagnement s’inscrivent dans le cadre des Engagements d’Ambovombe stipulant : « le traitement des problèmes socio-économiques du Sud figure parmi les priorités nationales ».
Ariane Valéry