Union Africaine – La crise menace encore Madagascar
Cela fait assez longtemps que Madagascar est rentré, selon la Communauté internationale, dans l’ordre constitutionnelle et donc sensé avoir retrouvé la stabilité politique. Pourtant, à l’heure actuelle, il semblerait que ce ne soit pas le cas et que la même Communauté internationale recommence à s’inquiéter. Cette fois-ci, c’est la représentante de l’Union africaine (Ua) à Madagascar, Hawa Ahmed Youssouf, qui s’est exprimé sur le sujet. Cette dernière a fait part de ses inquiétudes face à la situation dans laquelle se trouve la Grande Île actuellement. En effet, elle a déclaré que la tenue d’un dialogue inclusif est primordiale et doit être une priorité. Pourparler sans quoi le pays risque fortement de sombrer à nouveau dans une crise politique. L’Ua ayant constaté que la condition de Madagascar n’a pas connu de véritables changements depuis la dernière élection présidentielle, et s’est, peut être, même empiré. On parle donc d’une remise en cause des actes du régime en place depuis, mais aussi de tout refaire depuis le tout début. Non seulement toutes les élections depuis l’avènement du nouveau régime mais aussi le « Fampihavanana » ou réconciliation nationale initiée par les tenants du régime et ayant mobilisé des moyens financiers assez conséquents.
Jugement avant l’heure
Dans tous les cas, il s’agit ni plus ni moins pour le régime que d’une évaluation par la Communauté internationale chez qui, les tenants du pouvoir recherchent une reconnaissance. Si cela paraissait acquis à un certain moment, cette déclaration de la représentante de l’Ua est un signal fort allant dans un sens tout à fait contraire. De plus, il ne faut pas oublier que l’Ua a tenu un rôle non négligeable, si ce n’est le premier, dans le processus de sortie de crise à Madagascar. Pour les actuels tenants du pouvoir, la déclaration peut donc sonner comme un jugement avant l’heure, notamment à l’approche des élections de 2018. Et le verdict est sans appel, car à deux ans de la deuxième élection présidentielle de la quatrième république, l’appel au dialogue semble être un conseil plus qu’avisé. Surtout à l’endroit d’un régime qui accuse des critiques de toute part et qui semble impuissant face à tout cela. Incontestablement, les démarches entreprises lors de la « réconciliation nationale » n’ont été que des formalités et des obligations que l’on devait réaliser à contrecœur pour ces derniers. Voici alors que le rappel est fait, et malgré toutes ces mises en scènes, nous nous retrouvons au point de départ.
Ny Aina Rahaga