Tapis mohair – Des matières premières de mauvaise qualité
Les tisserands de tapis mohair d’Ampanihy se plaignent de la diminution des matières premières dans la région. La race de chèvre « angora », la meilleure qualité pour les tapis mohair, disparaît peu à peu en raison du métissage, soulignent les artisans d’Ampanihy. Ces derniers appellent les ingénieurs agronomes à mener un projet d’étude pour la conservation de cette race, comme on le fait dans l’aviculture en ce moment.
La filière du tapis mohair connaît des difficultés ces dernières années. Les opérateurs soutiennent avoir de plus en plus de mal à trouver de la laine de qualité et de quantité. En effet, le métissage des chèvres fait disparaître de plus en plus la race angora qui est la meilleure qualité pour faire des tapis mohair. Des opérateurs exportent actuellement la laine en raison de l’insuffisance de la matière sur le marché intérieur, ce qui fait augmenter le prix des produits finis. Rappelons que la principale zone productrice de laine dans la Grande île se trouve dans le district d’Ampanihy. Ce produit fait partie des symboles d’Ampanihy, et à permis à plusieurs ménages de subvenir à leurs besoins. Certains artisans sont obligés d’acheter des pelotes à Toliara, ce qui explique la mauvaise qualité des tapis sur le marché intérieur. Actuellement, les artisans spécialisés dans la fabrication de tapis mohair, notamment ceux d’Ampanihy craignent la disparition de leur activité. Or, la filière caprine d’Ampanihy a permis à au moins 500 personnes de subvenir à leurs besoins. Les artisans estiment ainsi que seule la redynamisation de l’élevage de chèvre pourrait redonner vie à cette filière.
Outre la rareté de la matière première, le prix élevé des produits finis est un autre handicap au développement de la filière. Le prix de ce produit peut atteindre jusqu’à 20 000 Ariary le mètre carré en ce moment. Ce prix élevé s’explique par le fait que la fabrication du tapis mohair demande beaucoup de temps et de travail. Les artisans doivent procéder par étapes : il s’agit d’établir des groupes de poils, ensuite de tresser. Pour avoir les couleurs, les poils sont cuits dans une marmite avec des colorants naturels. Après avoir été de nouveau séchées, les matières sont enroulées avec un morceau de bois pour être enfin tressées.
Recueillis par Riana