Travailleurs malgaches – Sortir du pays par tous les moyens
Certes, il ne s’agit pas d’une actualité ou de quelque chose de très récent. Toutefois, la situation à Madagascar notamment celle des travailleurs mérite que l’on y prête attention. A croire que dans le pays, il n’existe plus d’espoir pour les petites gens sans grande fortune. Faute de pouvoir entreprendre dans le pays ou de trouver de quoi se nourrir, nombreux sont les malgaches qui choisissent de s’expatrier. Et malgré les antécédents et les avertissements qui ont été lancé, le nombre de travailleurs en partance pour les pays du Golfe ne cesse de s’accroître. C’est ainsi que l’Etat malgache a émis des dispositions strictes en 2013 suite aux abus et aux violences subis par les travailleuses malgaches dans les pays arabes. Pourtant, faute de trouver mieux, les travailleurs malgaches sont de plus en plus nombreux à s’y risquer. Maintenant, pour contourner l’Etat et les restrictions émises, les malgaches décident de prendre les voies maritimes pour sortir du pays en douce. Ils se hissent à bord de petites embarcations pour rejoindre nos îles voisines et ce n’est que de là qu’ils partent par avion pour rejoindre les pays arabes. D’ailleurs, on se rappelle que l’une de ces embarcations a fait naufrage et a fait plusieurs morts dont des malgaches. Mais malgré cela, beaucoup s’y risquent encore, jugeant que pour réussir et espérer un avenir meilleur, il faut sortir du pays par tous les moyens.
Pire que partout ailleurs
Cela nous fait réfléchir sur la situation qui prévaut dans la Grande île et la pauvreté à laquelle chaque concitoyen doit faire face. C’est par rapport à cela qu’on est tenté de dire qu’ici, c’est pire qu’en Somalie, en Erythrée, ou même en Syrie. Tout le monde a déjà vu au moins une fois ces réfugiés de guerre débarquant sur l’île grecque de Lesbos, à bord de petits bateaux de fortune. Et ces milliers de personnes qui périssent en mer en tentant de rejoindre le territoire européen. Et bien les conditions des malgaches est encore pire, et de loin. En effet, pour ces derniers, il ne s’agit pas de rejoindre une île touristique de l’Europe à bord d’un canot de sauvetage. Il s’agit plutôt d’effectuer une dangereuse traversée au péril de sa vie tout d’abord pour rejoindre les petites îles de l’Océan Indien. Et ce n’est que la première étape du voyage. Parce qu’après, il faut se payer un billet d’avion pour rejoindre ces pays arabes que même ses habitants fuient. Cela tout en sachant qu’on s’expose au non-respect des droits de l’Homme et des travailleurs mais aussi à des violences physiques et morales. Il apparait donc que malgré cela, beaucoup préfèrent s’y risquer que rester au pays où tout espoir est devenu cendre.
Ny Aina Rahaga