La corde au cou
Ces gens-là ont une tendance au suicide sinon comment expliquer leurs agissements. Ils cherchent réellement et effrontément le chemin vers une mort certaine et sûrement pas paisible. S’ils étaient des enfants, ils auraient déjà reçu une bonne grosse baffe comme du temps d’avant. Tellement de bourdes en si peu de temps, et qui plus ne sont pas des fautes d’orthographe légères d’un collégien. Il s’agit de décisions venant de personnalités « super-diplômées » à la tête d’un Etat. En effet, le régime actuel ne cesse de cumuler les fautes et les mauvaises stratégies. Ce qui les précipiterait selon l’opinion plus vite que prévu hors du terrain. Expulsion qui d’ailleurs a créé énormément de discussions et de polémique car les rumeurs d’un coup d’Etat se font de plus en plus persistantes. Des mouvements ont conforté ces rumeurs car des barrages ont été mis en place, des pneus brûlés. Certes, on peut dire que ce n’est encore rien mais il faut aussi savoir que le feu commence toujours par une étincelle.
Cette étincelle, elle vient probablement d’être créée par le régime à travers les évènements d’hier. Ce pourrait être la violation de la loi qui aurait fait déborder le verre déjà rempli à ras-bord. Et cette fois, croyez le ou non, ce sera difficile d’éteindre le feu. Le manque de tact dans la perquisition du domicile du sénateur Lylison qui est à la fois un officier supérieur de la gendarmerie ne sera pas sans conséquences. Ces derniers temps, les tenants du pouvoir ont tout fait pour exaspérer au plus haut point le peuple malgache et un petit rappel s’impose. Tout d’abord, la folie des voyages a retrouvé le chef de l’exécutif car en effet, et nous l’avons évoqué (voir édito du 23 mai 2016 il revient au galop), lorsque la température monte au pays, ce dernier préfère être ailleurs. Donc cette fois-ci, il a été à Singapour puis à Istanbul. Avec entre les deux destinations un retour éclair au pays le temps de faire sonner les gyrophares le long de nos routes misérables. Dans ces deux voyages, il a malencontreusement oublié de plaider les causes de son pays, de mentionner ses électeurs et de leur faire honneur. Ensuite, il y a eu énormément de bruit sur l’achat de ce Falcon 900, achat qu’ils s’acharnent à démentir jusqu’à maintenant. Et l’opinion s’est posé la question de la nécessité tout d’abord d’une telle acquisition. Interrogation vite dissipée lorsqu’on remonte quelque ligne plus haut, du fait que monsieur et madame aiment bien aller outre-mer mais aussi le luxe qui doit aller avec la fonction des époux. La deuxième question posée est bien sûr celle des moyens pour s’offrir un engin comme celui-ci. Facile dans un pays ou le moindre petit bout de papier administratif est monnayé. Dans un pays ou en même pas cinq ans, la population de tortues endémiques toute entière est réduite à quelques dizaines d’individus. Dans un pays où lorsqu’on trouve des tonnes de chanvre indien, l’affaire est étouffée au bout de seulement quelques semaines. Et oui, on se rappelle cela et de bien d’autres choses. Même du fait que des organisations internationales font des déclarations plus honnêtes que nos dirigeants eux-mêmes. Par exemple sur la quantité d’or qui sort du pays, sur le nombre de bois précieux recensé ou encore sur la misère que la population entière vit. Rien n’est plus honteux que de laisser les autres veiller sur sa propre progéniture. Voila pourquoi il a oublié de parler de son pays, le pays fait honte actuellement à commencer par son chef même. Il apparait donc normal que pour sauver la face, on cherche actuellement des responsables sur qui jeter la pierre. Ce qui a sûrement provoqué les évènements d’hier. On sent que la fin est proche et que pour avoir un petit peu plus de temps, il faut que quelqu’un paye. Sauf que dans cette quête de coupable, il faut faire tomber des têtes dans son entourage et non ses détracteurs. Le fait est que la population n’est pas non plus dupe. Il s’avère que Lylison et compagnie ne sont pas au volant du pays. De ce fait, ils n’ont pas pris les décisions de s’exiler ailleurs alors que le pays était au bord du gouffre – et y est toujours en passant – ou encore de dilapider la petite somme dans les caisses de l’Etat.
La vérité est que cet appel à la ville morte n’était qu’une expression de ce qui est déjà. Si vous ne comprenez pas, sachez que le pays est déjà mort, ce qui explique que son patrimoine soit vendu et partagé par ces chanceux à la tête de l’Etat. En définitive, ces personnes sont vraiment suicidaires et font tout pour mourir avant l’heure. Les analyses jouaient en leur faveur comme quoi elles pouvaient survivre jusqu’à pouvoir voter lors des prochaines élections. Mais à voir comment elles agissent et prennent des décisions, elles se sont décidé un avenir funeste pour elles-mêmes et se sont cette fois-ci passées la corde au cou.
Ny Aina Rahaga