Perquisition chez Lylison – Le début de la fin
Très tôt hier, vers cinq heures du matin, un régiment entier composé des diverses unités des forces armées comme le Service anti-gang (Sag), l’Emmo-reg et d’autres ont débarqué à Ambohipo. Des camions ainsi que des tout-terrain appartenant aux forces armées remplissaient la voie publique. Ces derniers, cagoulés et armés jusqu’aux dents allaient perquisitionner le domicile du sénateur Lylison René de Rolland. Depuis un certain temps, le régime en place cherchait un motif pour pouvoir mettre aux arrêts l’élu de Mahajanga. Il semble que l’appel à la ville morte lancé par ce dernier, il y a quelques jours, soit bien tombé. Ainsi, un mandat de perquisition a été remis aux forces de l’ordre pour fouiller le domicile de ce dernier. Le propriétaire des lieux, en même temps haut gradé de la gendarmerie, n’était sur place, ce qui a facilité la tache aux militaires. En effet, le fait que ce dernier soit un officier supérieur de la gendarmerie et de surcroît un sénateur élu en pleine session parlementaire aurait dû freiner les ardeurs du régime et des militaires. Mais l’absence de celui-ci à son domicile a permis aux éléments cagoulés des forces de l’ordre de faire comme chez eux. Malheureusement pour eux, ces derniers n’ont pu ramener que trois talkies-walkies comme butin de guerre de tout un régiment.
A tout prix
Comme il a été mentionné auparavant, les parlementaires sont en pleine session, ce qui leur garantit une immunité. Questionné sur la question, le président du Sénat a esquivé la question en argumentant que le colonel Lylison est grand et responsable de ses actes. A se demander si l’immunité parlementaire s’applique lorsqu’il s’agit d’un enfant qui ne peut répondre de ses agissements. De plus, Honoré Rakotomanana a clairement souligné que le bureau permanent du Senat n’était pas au courant de cette perquisition. Pour éclaircir la situation, le procureur général et la procureure de la République ont organisé une conférence de presse dans l’après-midi d’hier. Ces derniers de souligner que la procédure était conforme à la loi, ce qui n’est évidemment pas le cas. Questionnés sur les motifs, ces derniers ont répondu qu’ils étaient tenus au secret. On se demande alors en quoi il a fallu convoquer la presse si c’est pour ne rien dire ensuite. Tout le monde semble donc fuir sa responsabilité face à cette situation qui est bel et bien une violation des lois en vigueur dans le pays. Cependant, on appelle les concernés à la vigilance car ils n’ont peut être rien emmené mais dans leurs méthodes, ils ont sûrement déposé une chose qui servira de motif la prochaine fois. Vu qu’il s’agit d’inculper à tout prix.
Régis Kabary